Étude de l’Université du Luxembourg sur le climat scolaire à l’enseignement fondamental

Mady Delvaux Stehres, Christiane Weis, Charles Berg, Michel Lanners

Le 26 septembre 2013, Charles Berg, professeur honoraire, et Christiane Weis, collaboratrice de recherche à l’Université du Luxembourg, ont présenté les conclusions d’une étude sur le climat scolaire à l’enseignement fondamental, en présence de la ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Mady Delvaux-Stehres.

Menée de 2008 à 2013 par une équipe de chercheurs de l’Université du Luxembourg, l’étude a pris comme point de départ les résultats des études PIRLS 2006 (Progress in International Reading Literacy Study) et LESELUX 2008. Celles-ci avaient montré que les élèves avaient d’excellentes compétences en lecture, mais que le climat scolaire était perçu de manière beaucoup plus négative au Luxembourg que dans la plupart des autres pays.  En conséquence, le ministère de l’Éducation nationale avait chargé l’Université de mener une étude empirique sur le climat scolaire, pour en approfondir la compréhension. 

L’étude de l’Université a combiné plusieurs approches : analyse de la littérature scientifique, études de terrain dans dix écoles fondamentales (observations en classe, entretiens avec les enseignants…), enquête par questionnaire auprès de 1085 élèves (cycles 3.2, 4.1. et 4.2), 551 parents et 96 enseignants.

Les principaux constats

L’étude de l’Université ne confirme pas les constats des études PIRLS et LESELUX : la majorité des dimensions du climat scolaire sont perçues de manière positive aussi bien par les élèves que par les enseignants et les parents.

Les élèves ont notamment une vue positive des aspects climat éducatif, climat d’appartenance, climat de justice, clarté des règles, pratiques pédagogiques, soutien aux élèves en difficulté, activités parascolaires, gestion des comportements par l'enseignant et collaboration école-famille.

Néanmoins, l’étude révèle deux constats préoccupants : la perception des élèves quant au climat de sécurité et à la perturbation du temps consacré à l’enseignement. Les relations entre élèves et la participation à la vie de l’école sont également vues de manière négative par les élèves.

La classe, et particulièrement la personne de l’enseignant, ont une plus grande influence sur le climat scolaire que l’école elle-même. D’autres facteurs importants sont les pratiques éducatives, l’implication des élèves dans les décisions, et la participation d’autres acteurs (parents, maisons relais) à la vie scolaire.

Selon les chercheurs de l’Université, le climat scolaire ne doit pas être vu de manière isolée ; il est intimement lié à l’évolution du contexte éducatif général et à la gouvernance du système scolaire. Des changements notables ont été amorcés avec la réforme de l’enseignement fondamental, à travers la création d’une identité propre à chaque école, l’introduction des comités d’écoles, et le travail en équipes des enseignants.

Les défis qui se poseront à moyen terme concernent notamment :

  • la définition d’une vision commune de tous les partenaires sur la transmission des savoirs, des compétences et des valeurs,
  • l’autonomie des écoles,
  • la communication professionnelle,
  • la collaboration entre l’enseignement et la recherche.

Le rapport complet de l’étude a été publié sous forme d’un livre : « Les discours sur le climat scolaire et le changement de l’école d’aujourd’hui » (contact : christiane.weis@uni.lu).

 

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