Le 3 juillet 2025, le rassemblement annuel des secouristes en santé mentale « Youth » s’est tenu au Kinepolis à Luxembourg-Kirchberg, réunissant une communauté de professionnels mobilisés pour le bien-être psychique des jeunes. Le réseau compte désormais 1 350 professionnels formés, dont 950 enseignants, et ne cesse de croître.
Outiller chacun face à la détresse psychique
En ouverture, Nathalie Keipes, directrice du Centre psychosocial et d’accompagnement scolaires (CePAS), a salué « un réseau précieux pour aider nos jeunes », soulignant l’engagement croissant des établissements scolaires. Cette dynamique est portée par un partenariat avec la Ligue Santé Mentale, qui a formé 20 instructeurs PSSM-Youth destinés aux professionnels et 70 instructeurs PSSM-Teen pour intervenir auprès des jeunes. Ce programme international, né en Australie, vise à outiller chacun face à la détresse psychique, notamment chez les jeunes, en développant une culture des premiers secours en santé mentale accessible à tous.
L’édition 2025 du rassemblement s’est articulée autour d’un ciné-débat consacré au documentaire Tout va s’arranger (ou pas), ouvrant un espace d’échange sur le mal-être adolescent, aggravé par la crise sanitaire.
Le Dr Sophie Maes, pédopsychiatre, a alerté sur les délais d’attente pour une prise en charge et sur l’augmentation des prescriptions d’antidépresseurs dès le plus jeune âge. Pour elle, au-delà du soutien médical, c’est la solidarité entre pairs qui constitue un levier essentiel pour les jeunes en détresse.
L’impact durable de la pandémie
Véronique de Thier, directrice de la Fédération des parents et des associations de parents de l’enseignement officiel (FAPEO – Belgique) et consultante sur le film, a plaidé pour une véritable reconnaissance du rôle des parents comme partenaires à part entière du système éducatif.
Somia Salah, de l’Observatoire national de l’enfance, de la jeunesse et de la qualité scolaire (OEJQS), a présenté les principaux résultats du rapport national sur le bien-être scolaire. Elle a souligné les impacts durables de la pandémie, notamment l’augmentation du stress et de l’angoisse chez les jeunes, en particulier les filles, et insisté sur la nécessité d’une politique intégrée et du renforcement des compétences socio-émotionnelles des enseignants.
La discussion, animée par Lidia Correia, psychologue et psychothérapeute au CePAS, s’est déroulée dans un esprit d’écoute, de rigueur et d’humanité. La soirée s’est conclue autour d’un verre de l’amitié, prolongeant les échanges dans une atmosphère conviviale.
Pour en savoir plus sur les premiers secours en santé mentale au Luxembourg : www.pssm.lu