Le 7 septembre 2023, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté son bilan de la législature 2018-2023.
Le ministre est revenu sur une période empreinte de très nombreux défis, liés non seulement à la nécessité d’adapter la politique éducative à l’évolution constante de l’environnement sociétal, économique, technologique et scientifique, mais aussi à des épreuves exceptionnelles comme la pandémie de la covid 19 ou la scolarisation d’enfants réfugiés ukrainiens.
« Il n’est pas facile de tirer un bilan des nombreux domaines relevant de la responsabilité de mon ministère », a souligné le ministre Claude Meisch, « mais nous avons posé – malgré des crises – d’importants jalons pour une éducation et un accueil de qualité accessibles à tous ».
De grands efforts pour diversifier les régimes linguistiques dans l’enseignement
Le ministre a particulièrement insisté sur les efforts au niveau de l’enseignement des langues. Dans l’enseignement fondamental, une nouvelle méthode plus ludique et plus participative du français a été introduite avec le programme « Salut, c’est… », désormais étendu à tous les cycles de l’enseignement fondamental.
La mise en place d’une offre scolaire multilingue pour une population de plus en plus hétérogène – le Luxembourg accueille tous les ans quelque 4 000 élèves en provenance d’autres pays – a aussi été la motivation principale pour la création des écoles européennes publiques, dont cinq ont ouvert leurs portes au cours de cette législature. « Un changement de paradigme nécessaire », a affirmé Claude Meisch.
Le ministre a également relevé l’introduction de classes à régime linguistique spécifique et l’élargissement de l’offre de qualification en formation professionnelle, dont 44 formations sont désormais aussi disponibles en français et sept en anglais.
L’alphabétisation en français : un projet pilote appelé à être généralisé
Une grande nouveauté de la législature a été le démarrage d’un projet pilote pour l’alphabétisation en français. Dans quatre écoles fondamentales, les parents peuvent choisir s’ils souhaitent alphabétiser leur enfant en allemand ou en français. Le projet pilote est appelé à être généralisé dans toutes les écoles du fondamental au cours des prochaines années.
Développer les compétences digitales
Le ministre est par ailleurs revenu sur les grandes avancées dans le domaine de la digitalité. « Il y a cinq ans, nous n’avions pas d’offre systématique de cours informatiques dans les écoles. À présent, nous familiarisons systématiquement les élèves du fondamental avec le coding, la langue du monde digital, et nous avons introduit le cours 'Digital sciences' dans les classes inférieures de l’enseignement secondaire », a pointé Claude Meisch.
Une vaste consultation pour un plan d’études pour le 21e siècle
Les compétences nécessaires pour évoluer dans le monde du 21e siècle – la compréhension et l’utilisation des technologies digitales, mais aussi la créativité, la communication interpersonnelle ou encore le travail d’équipe – seront davantage ancrées dans le nouveau plan d’études pour l’enseignement fondamental. Plus de 1 200 acteurs enseignants et autres professionnels de l’éducation, parents et élèves ont participé à un large processus de consultation démarré en 2020. La concrétisation du nouveau plan d’études d’ici 2025 sera un chantier important lors de la prochaine législature.
D’importants investissements dans la qualité de l’éducation formelle et non formelle
La législature qui touche à sa fin a aussi été marquée par des investissements importants dans la qualité de l’enseignement formel et non formel. « Nous avons pu renforcer le personnel quantitativement et qualitativement », a souligné Claude Meisch. Tandis que le nombre d’élèves a progressé de 4,1 % entre 2017 et 2021, celui des intervenants dans l’éducation – enseignants, éducateurs, personnel spécialisé – a augmenté de 11,8 %.
Alors que depuis 2017-2018, plus de 900 équivalents temps pleins ont été recrutés dans le domaine des services pour enfants à besoins éducatifs spécifiques, le taux des enseignants détenteurs d’un bachelor a grimpé de 87 % à 96 % entre 2017 et 2023 à l’enseignement fondamental.
La qualité est aussi le maître mot dans l’éducation non formelle. Les 32 agents régionaux chargés du contrôle de cette qualité ont effectué 8 989 visites dans les crèches, maisons relais et maisons de jeunes. 3 219 concepts pédagogiques dans le secteur ont été établis tandis que les acteurs du secteur non formel ont pu profiter de 9 374 heures de formation continue gratuite en 2022.
« Une bonne éducation n’a pas de prix »
Le ministre a finalement souligné les efforts du gouvernement pour augmenter l’accessibilité des familles aux services de qualité de l’éducation nationale, de l’enfance et de la jeunesse : gratuité des maisons relais pendant les semaines scolaires, repas de midi gratuits dans l’enseignement fondamental, tarifs des repas dans le secondaire échelonnés selon la situation financière des ménages, enseignement musical majoritairement gratuit, 20 heures gratuites d’accueil à la crèche, gratuité des livres scolaires… « Ce soulagement financier soutient les familles avec des enfants dont beaucoup ont de nombreux autres postes de dépenses à gérer », a souligné le ministre, pour lequel « une bonne éducation n’a pas de prix ».
« Lors de cette législature, de nombreux jalons ont été posés pour une éducation et un accueil de qualité accessibles à tous », a-t-il conclu, « mais le système éducatif doit continuer à s’adapter à l’évolution de la société à un rythme soutenu ».