Le 14 décembre, le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, accompagné du Commissaire à la langue luxembourgeoise, a présenté le plan d'action pour la langue luxembourgeoise, adopté le même jour en conseil de gouvernement.
Le plan d'action pour la langue luxembourgeoise consiste en un paquet de 50 mesures concrètes pour la promotion, le développement et la consolidation de la langue luxembourgeoise.
Le ministre Claude Meisch a souligné l'engagement à long terme pour le luxembourgeois : « Le plan d'action établit une fois de plus le rôle du luxembourgeois dans la société. Nous veillons à ce qu'il soit renforcé, enseigné, soutenu et davantage encore développé. Le gouvernement renouvelle son engagement envers la langue et fixe également le cap pour la promotion du luxembourgeois à l'avenir. »
L’actuel plan d'action s'appuie sur l’expérience acquise avec la stratégie de promotion du luxembourgeois. Adoptée par le Gouvernement en 2017, celle-ci proposait 40 mesures, presque toutes réalisées depuis.
Le plan d'action se réfère aux propositions issues des tournées linguistiques citoyennes (Sproocheronnen). À l'été 2022, le ministre Claude Meisch, dont le ressort inclut la promotion du luxembourgeois, a en effet rencontré, lors de cinq sessions régionales, les citoyens et aussi les élèves. Ensemble, ils ont réfléchi à ce qui fait encore défaut pour que le luxembourgeois trouve toute sa place dans notre société.
Le nouveau paquet de mesures incluent les propositions et les conclusions des représentants de divers ministères et experts.
Le plan d'action a été proposé au gouvernement par le Commissaire à la langue luxembourgeoise. Celui-ci va maintenant coopérer avec les différents départements ministériels afin de planifier et mettre en œuvre les 50 mesures du plan. Dans cinq ans, le Commissaire fera le point sur l’état d’avancement du plan et proposera si besoin des ajustements.
Le plan d'action définit des mesures dans trois domaines essentiels.
Le luxembourgeois pour tous
Tous ceux qui apprennent le luxembourgeois, enfants à la crèche, élèves du fondamental, des lycées ou des écoles internationales publiques, doivent avoir la possibilité de parler le luxembourgeois non seulement durant le cours, mais aussi en dehors. C'est pourquoi nous avons besoin de matériel didactique, de livres et de textes adaptés à l'âge, mais aussi de productions audiovisuelles reflétant le monde d'aujourd'hui.
Il importe d’informer jeunes et parents que le luxembourgeois n'est pas seulement important pour la vie de tous les jours, mais qu'il offre aussi de bonnes perspectives d'études comme professionnelles.
Les adultes peuvent apprendre le luxembourgeois sur la nouvelle plateforme internet www.llo.lu. Le luxembourgeois comme langue étrangère doit être proposé en blended learning, c'est-à-dire des cours complétés par un apprentissage via Internet. Cette approche permet de combiner plus facilement travail et apprentissage du luxembourgeois et d'apprendre suffisamment de luxembourgeois pour survivre dans le monde professionnel.
Visibilité du luxembourgeois
Le luxembourgeois doit gagner en visibilité au Grand-Duché, mais aussi au-delà.
La plateforme www.lux.lu centralise toutes les informations sur la langue luxembourgeoise.
En 2023, une exposition itinérante sur la langue luxembourgeoise et les langues au Luxembourg expliquera comment le luxembourgeois s'est développé et quel rôle joue le multilinguisme dans la vie quotidienne au Luxembourg. L’exposition servira de support pour aborder ces sujets également dans les écoles fondamentales.
Le luxembourgeois doit être présent dans les discussions politiques du pays. Le gouvernement va faire avancer le dossier de la reconnaissance du luxembourgeois au niveau européen. Le luxembourgeois devra également être considéré à l'Unesco comme langue à part entière.
Il devrait y avoir plus d'articles en luxembourgeois dans les journaux et l'utilisation du luxembourgeois à la radio et à la télévision devrait être améliorée. Le Centre pour la langue luxembourgeoise (Zenter fir d’Lëtzebuerger Sprooch) propose des formations dans ce sens.
Au niveau local, les contacts entre locuteurs natifs et personnes apprenant le luxembourgeois doivent être encouragés. Dans les domaines de la santé et de la sécurité sociale, un médiateur linguistique est prévu pour faciliter les échanges.
Tous les livres publiés en luxembourgeois seront conservés numériquement quand ils ne sont plus en vente. Les critiques de livres dans la presse seront rassemblées et publiées sur Internet, afin que le lecteur intéressé puisse en avoir un aperçu.
Faire avancer le luxembourgeois
Le luxembourgeois ne fait pas de surplace, il se développe et doit être toujours davantage transmis et exploré.
Des règles et des procédures claires s'appliqueront aux mots nouvellement intégrés dans le dictionnaire luxembourgeois en ligne LoD. Des glossaires seront conçus pour des domaines spécialisés, à l’instar du glossaire médical sur med.lod.lu. Les aides électroniques, les correcteurs orthographiques, les traductions automatiques et la reconnaissance vocale (speech-to-text) sont prioritaires dans le développement de nouveaux outils.
De plus en plus de textes sont traduits en luxembourgeois, mais aussi du luxembourgeois vers d'autres langues. C'est pourquoi il est nécessaire de former des traducteurs spécialisés en luxembourgeois.
Avec la standardisation du luxembourgeois, les parlers locaux ne doivent pas disparaître. Les personnes qui le souhaitent peuvent les entretenir et les documenter par des actions au niveau local ou régional.
La recherche sur la langue luxembourgeoise se poursuit à l'Université du Luxembourg, par exemple avec l'app Schnëssen, où chacun peut participer et documenter sa façon de parler luxembourgeois.
Les études sur l'apprentissage du luxembourgeois sont importantes : les échanges avec les universités étrangères qui s’intéressent au luxembourgeois devront être réguliers.