La traditionnelle conférence de presse de la rentrée du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, s’est déroulée le 13 septembre 2021 au Centre de conférences du ministère, dans les Rives de Clausen.
Dix-huit mois plus tôt au jour près, le 13 mars 2020, le gouvernement décida de fermer les structures éducatives (écoles, crèches, maisons relais, etc.) pour freiner la propagation la COVID-19. Depuis, le virus a tenu les services du ministère en haleine, sans pour autant éclipser les réformes, innovations et modernisations indispensables pour dessiner le système éducatif du 21e siècle.
« Nous ne limitons pas nos préoccupations à la lutte contre la pandémie, nous œuvrons constamment à améliorer le système éducatif », a insisté le ministre en présentant ses ambitions jusqu’à la fin de la législature. « Améliorer l’éducation, c’est donner la chance à un nourrisson de devenir un enfant fort et, un jour, un adulte autonome. »
Concevoir des espaces où grandir et devenir des enfants forts
Les deux années à venir sont placées sous le signe « Hei kanns du wuessen. Plaz fir staark Kanner ». L’idée centrale est de concevoir les écoles et les autres structures éducatives comme des espaces où tous les enfants peuvent bien grandir, se développer et devenir des enfants forts.
Pour y parvenir, le ministre veut notamment :
- poursuivre la diversification de l’offre scolaire ;
- mieux préparer les jeunes et les adultes au monde digital ;
- soutenir davantage les élèves.
Diversifier l’offre scolaire
Le réseau des écoles européennes publiques est enrichi dès cette rentrée par une école à Mersch, en plein centre du pays et, à la rentrée 2022/2023, par une école à Luxembourg-ville.
Une offre verra aussi le jour à Belval à l’horizon 2023 et reprendra les classes européennes du primaire et du secondaire de l’actuel site à Esch-sur-Alzette de l’École internationale Differdange-Esch-sur-Alzette (EIDE). Des discussions sont également en cours afin d’organiser une offre de classes européennes également à Dudelange.
De nouvelles sections et formations
La diversification passe aussi par la modernisation du système scolaire « traditionnel ». Grâce notamment à une autonomie élargie, les lycées font preuve d’innovation et de dynamisme. De nouvelles sections voient le jour, tout comme des sections « adaptées », des formations sont proposées dans plusieurs langues, etc., pour répondre aux besoins particuliers des populations scolaires des différents lycées.
Ainsi, à titre d’exemple, la section I « informatique et communication » sera désormais également proposée au Lycée classique d’Echternach, le Lycée technique du Centre ouvre une filière entièrement francophone, l’École nationale des adultes (ENAD) offre le diplôme d’accès aux études supérieures (DAES) en anglais, l’Athénée de Luxembourg adapte une section G « sciences politiques ».
En 2022, un DAP « Éducation » sera proposé dans la formation professionnelle, une nouvelle section N - « Entrepreneuriat, Finance et Marketing » sera lancée à l’École de Commerce et de Gestion - School of Business and Management (ECG) dans l’enseignement secondaire classique. Une nouvelle section P, qui mettra l’accent sur les sciences humaines, notamment la pédagogie, la psychologie, la sociologie et la philosophie, est en préparation pour 2023/2024.
Renforcer les contenus digitaux à l’école
L’avenir sera digital et le développement de la pensée digitale à l’école se poursuit activement, de l’enseignement fondamental jusqu’à l’examen de fin d’études secondaires.
Cette évolution répond à plusieurs préoccupations fondamentales :
Tous les enfants doivent maîtriser les notions de base du monde digital : savoir ce qu’est un algorithme, comment fonctionne l’internet, connaître les outils pour gérer des bases de données, se retrouver dans le monde du gaming, de la robotisation et de l’intelligence artificielle.
Il faut aussi renforcer les compétences humaines qui gagnent en importance pour évoluer dans le monde digital et faire face aux dangers qu’il recèle : la créativité, la pensée critique, les compétences sociales.
Former des spécialistes en informatique
Le système éducatif doit aussi former suffisamment de spécialistes en informatique alors que l’avenir économique du pays dépendra de plus en plus de ce secteur qui offre déjà des débouchés professionnels intéressants.
À partir de septembre 2021, le développement des compétences en coding est généralisé à toutes les classes de l’enseignement fondamental et un nouveau cours de Digital sciences est progressivement intégré dans toutes les classes inférieures à l’enseignement secondaire classique et général.
Un Digital Learning Hub (DLH) ouvrira ses portes en novembre 2021 dans l’immeuble des Terres-Rouges à Belval. Il offrira des formations continues spécialisées pour adultes en Design Thinking, Blockchain, Cybersecurity et Coding.
Un concept national d’aide aux devoirs
Chaque enfant doit avoir un endroit où il peut faire ses devoirs tranquillement, parfois avec une aide extérieure, pour que les devoirs à domicile aient un effet bénéfique sur les apprentissages. Cela peut être à la maison, mais il faut aussi prévoir un espace quand cela n’est pas possible. Dans les prochains mois, un concept national pour l’aide aux devoirs sera discuté avec les représentants de l’enseignement fondamental, des maisons relais et la représentation nationale des parents.
Au lycée, une nouvelle plateforme collaborative en ligne baptisée Peer Square permettra aux lycéens de poser des questions, trouver des mentors pour des cours de rattrapage ou des camarades pour réviser ensemble.
Mieux accompagner les élèves récemment arrivés dans le pays
Le ministre Claude Meisch a aussi annoncé une réforme visant à améliorer les structures et les processus d‘intégration des élèves qui arrivent au Luxembourg en cours de scolarité. Un avant-projet de loi déposé dans les semaines à venir prônera un accompagnement individuel intensif, une meilleure orientation et davantage de passerelles entre les différentes offres d’enseignement.
Obligation scolaire jusqu’à 18 ans
Afin que chaque jeune ait plus de temps pour se préparer à un monde du travail de plus en plus complexe, avec une qualification et des perspectives, l’obligation scolaire passera de 16 à 18 ans. Cette mesure anti-décrochage sera accompagnée de la création d’offres éducatives alternatives pour les jeunes, basée sur le modèle des centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) existants. La prolongation de l’obligation scolaire est aussi l’occasion de « trouver de nouvelles voies pour grandir ».
« Chaque enfant et chaque jeune mérite une chance de développer ses talents et ses compétences propres », a conclu Claude Meisch avant de référer aux nombreux autres projets détaillés dans le dossier de presse.