Du 31 mai au 2 juin, le Luxembourg a accueilli l’assemblée générale et la conférence annuelle du réseau européen de l’instruction de base (EBSN European basic skills network). Plus de 100 experts de 20 pays européens ont participé à ces événements.
Définition des compétences de base / basic skills
Par compétences de base, le réseau entend la capacité de lire, d’écrire, de communiquer dans la ou les langues du pays, de calculer, de mesurer, de s’orienter dans l’espace ainsi que d’utiliser les médias d’information et de communication.
EBSN European basic skills network
EBSN, créé en 2010, est l’association européenne des décideurs et acteurs de l’instruction de base, qui regroupe des ministères, des instituts nationaux de la formation des adultes, des universités, des associations du domaine de la formation des adultes et des organismes de formation. Actuellement le réseau comprend 80 membres de plus de 35 différents pays. Il collabore étroitement avec la Commission européenne et avec l’UNESCO.
L’objectif du réseau est de développer et de soutenir des politiques d’instruction de base qui garantissent que tous les adultes ont accès à l’éducation et à la formation tout au long de la vie, à l’emploi et à la citoyenneté active.
La conférence 2017 : « Basic skills for integration »
Cette année, la conférence était placée sous le thème « basic skills for integration ». Un thème d’une grande actualité suite à l’afflux massif de primo-arrivants et de demandeurs de protection internationale qui ne maîtrisent pas notre alphabet et nos langues.
Pendant les deux jours de cette conférence, les participants ont échangé des idées sur les politiques et les dispositifs mis en place dans leurs pays respectifs.
L’apprentissage linguistique a été reconnu comme premier pas vers l’intégration. Il doit cependant être complété par le développement des compétences de base (lire, écrire, calculer) pour ceux qui n’ont pas (ou peu) été scolarisés ou par ceux qui ne maîtrisent pas notre alphabet.
La complexité de l’environnement linguistique au Luxembourg a surpris les participants européens et les dispostifs luxembourgeois développés pour y faire face ont été perçus comme bonne pratique.
Les participants ont par ailleurs souligné qu’il est essentiel que les différentes institutions qui interviennent dans l’intégration de primo-arrivants et demandeurs de protection internationale coordonnent leurs interventions et partagent leurs pratiques.
Des politiques aux bonnes pratiques : visite du projet « ateliers 9+ intégration »
Le jeudi 1er juin, les participants de la conférence ont visité un dispositif luxembourgeois en présence du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch.
Les ateliers 9+ intégration, mis en place par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, la Ville de Luxembourg et Delta ASBL, combinent une formation scolaire de français, de mathématiques, d’anglais et de luxembourgeois avec une formation pratique en atelier visant l’acquisition de langues et du calcul professionnel ainsi que la connaissance des outils, des matériaux et des gestes professionnels. La formation pratique comprend la maintenance, la réparation, le recyclage et la location de vélos, la peinture, la peinture au pistolet, le travail du bois ainsi que l’entretien d’installations de parcs et d’aires de jeux.
À la fin du parcours en ateliers 9+ intégration, un bulletin scolaire, un avis d’orientation et un complément descriptif des compétences acquises en atelier seront remis aux apprenants. Ce bulletin de 9e en formation d’adultes donne, selon le niveau atteint, accès à la formation professionnelle, voire à l’apprentissage pour adultes.
Les apprenants ont souhaité témoigner leur reconnaissance en remettant une plaque symbolisant le projet au ministre Claude Meisch et à la présidente du réseau EBSN, Joyce Black.