La réforme du lycée dessine « des écoles différentes pour des élèves différents »

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Le ministre Claude Meisch a présenté le 14 juillet 2016 le projet de réforme du lycée qui sera prochainement soumise au conseil de gouvernement – sous forme de sept avant-projets de loi et de deux avant-projets de règlements grand-ducaux – et qui devrait être mise en œuvre à la rentrée 2017. Ce projet doit faire entrer l’enseignement secondaire et secondaire technique dans le 21e siècle, alors que la structure actuellement en place date de 1968.

 « Le plus grand défi était de ne pas freiner la dynamique et la force d’innovation des écoles », a expliqué le ministre. Au fil de ses visites, il a pu constater les « bonnes pratiques » à conserver et à développer davantage, pour permettre aux lycées de s’adapter à leur population scolaire hétérogène et aux évolutions de plus en plus rapides de la société.

Claude Meisch veut promouvoir « un paysage scolaire aussi diversifié que les talents de nos élèves ». Il n’est donc pas question de fixer légalement un modèle unique, mais d’encadrer l’autonomie des lycées. L’internationalisation du système, avec l’ouverture de l’école internationale de Differdange en septembre 2016, les classes anglophones ou le bac international sont un des aspects de cette diversification. Il s’agit maintenant de moderniser les ordres d’enseignement existants.

Promouvoir les talents

La réforme s’articule autour de six grandes priorités : le développement des écoles, la promotion des talents, l’appui et l’encadrement des élèves, les « e-Skills » et des programmes, des matériels didactiques modernes et une école ouverte et participative. 

« Notre système est bon, mais pas bon pour tous les élèves », a affirmé Claude Meisch avant de présenter deux modifications structurelles qui visent à promouvoir au maximum les talents des élèves.

Aux classes inférieures de l’enseignement secondaire technique, les cours de langue et de mathématiques seront proposés, en 8e et  9e, sous forme de cours de base ou de cours avancé, en fonction des notes obtenues dans ces disciplines. Une faiblesse dans une de ces disciplines ne pénalisera plus l’élève pour l’ensemble de son parcours scolaire, puisqu’il pourra développer ses forces dans les autres disciplines.

L’orientation, essentielle dans cet ordre d’enseignement, sera renforcée et entamée dès la 7e.

Assouplir les sections

Dans les classes supérieures de l’enseignement secondaire « classique », les sections seront assouplies pour offrir aux élèves plus de choix que les sept sections actuelles et coller de plus près aux exigences des cursus universitaires et du marché du travail.

Un lycée pourra par exemple proposer une section C Sciences naturelles avec un complément de mathématiques et d’informatique (au programme de la section B) à la place de la biologie pour les élèves qui se destinent à des études d’ingénierie (voir aussi le dossier de presse). 

Le nombre de disciplines à l’examen de fin d’études est réduit à six – soit six épreuves écrites et deux épreuves orales. Les autres disciplines font l’objet d’une évaluation avec une moyenne annuelle et sont prises en compte pour la mention.  Toutes les disciplines enseignées en classe de 2e et de 1e sont certifiées sur le diplôme.

Les classes supérieures de l’enseignement secondaire technique seront réformées dans le même esprit d’ici la rentrée 2018.

Faire entrer les lycées dans le 21e siècle, c’est aussi se tourner vers l’économie numérique. Sachant que le secteur des technologies de l’information et de la communication est le plus gros créateur d’emplois, toujours à la recherche de personnel qualifié, une nouvelle section I Informatique et communication verra le jour sous forme de projet pilote dès 2017.

Entrer dans l’ère du numérique

Trois pôles de formation – dans le Sud, dans le Centre et dans le Nord – regrouperont les enseignements liés aux nouvelles technologies, à tous les niveaux, tant dans l’enseignement secondaire que dans l’enseignement secondaire technique.   Le ministre fait le parallèle avec l’essor de la sidérurgie : comme, autrefois, les « Léierbuden » qui préparaient les jeunes aux différents métiers de la sidérurgie, ces pôles seront orientés vers les métiers du 21e siècle numérique.

Plus généralement, chaque lycée devra se donner une démarche propre pour promouvoir l’enseignement et l’apprentissage numérique.

Les lycées doivent aussi s’ouvrir aux partenaires scolaires – parents et élèves en tête – mais aussi à la société. Une représentation nationale des parents sera créée, de même qu’un Conseil national des programmes, en prise avec la société civile.

Dans les lycées, les représentants des parents et des élèves participeront à l’élaboration du plan de développement scolaire. Le document, qui portera sur trois ans et sera validé par toute la communauté scolaire, définira le profil du lycée. Il devra aussi formuler les démarches que le lycée compte se donner dans sept domaines prioritaires : l’appui scolaire et la remédiation, l’enseignement et l’apprentissage numérique,  l’orientation scolaire et professionnelle, l’encadrement psycho-social, l’inclusion d’élèves à besoins spécifiques, le partenariat avec les parents et la participation des élèves.

« Nos écoles sont bonnes, nous allons encore les améliorer ! », a conclu le ministre Claude Meisch.

 

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