Le 31 mai 2016, à la Maison de la Grande Région à Esch-sur-Alzette, le projet européen « Training Without Borders » a été officiellement lancé par les représentants institutionnels concernés : Claude Meisch, en tant que ministre luxembourgeois de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et représentant la ministre à la Grande Région Corinne Cahen ; Anne-Catherine Goffinet, échevine de la ville d’Arlon, s’exprimant au nom du ministre wallon René Collin, président en exercice de la Grande Région ; Jean-Luc Bohl, 1er vice-président du Conseil régional du Grand Est, président de Metz Métropole ; Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle ; José Soblet, conseiller expert de la ministre wallonne de l’Éducation Marie-Martine Schyns ; Salvatore Anzalone, directeur général de l'Enseignement et de la Formation de la Province de Liège, représentant André Gilles, député provincial – président et Luc Weis, directeur du directeur du Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT) du ministère luxembourgeois de l’Éducation nationale.
Quelque 90 personnes du monde de l’éducation, du monde économique et des institutions de la Grande Région ont participé à l’événement et ont pu intervenir lors de la table ronde.
« Training without borders 2015-2018 » (TWB), implique la France, la Belgique et le Luxembourg et est appelé à s’élargir aux partenaires allemands de la Grande Région ; il ambitionne de créer pour les jeunes à risque de décrochage scolaire ou déjà décrocheurs, un espace de formation à l’échelle de la Grande Région qui soit en adéquation avec les besoins réels des entreprises, afin d’augmenter leur employabilité et leur intégration sociale et culturelle.
Après une première année de conception (2015-2016), le projet ouvrira les classes à la rentrée 2016 au sein des cinq lycées parties prenantes (au Luxembourg le Lycée technique de Bonnevoie), dans deux secteurs porteurs : la construction/gros œuvre et l’aide à la personne.
La table ronde et les échanges avec le public ont mis en lumière plusieurs défis que les partenaires de la Grande Région ont tout intérêt à relever ensemble tant les problématiques sont communes et complexes.
Le rapprochement entre monde de l’éducation et monde économique fut l’une des thématiques récurrentes dans les interventions des uns et des autres. Il a été souligné à quel point il était aussi nécessaire d’aider les jeunes les plus fragilisés, privés souvent de réseau relationnel familial, à créer leur premier contact avec les entreprises. Les collectivités territoriales, les entreprises et le monde éducatif sont coresponsables vis-à-vis de ces jeunes. Tous les leviers à portée doivent être actionnés, tels que la clause d’insertion dans les marchés publics qu’utilise le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle pour ses achats, prestations et travaux. Cette clause prévoit le recours, pour la réalisation du marché, au recrutement de personnes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi. Elle permet d’impliquer plus directement les entreprises dans les actions d’insertion et dans la formation des jeunes.
Notre société est de plus en plus mobile ; l’anticipation des besoins qui seront demain ceux des entreprises devrait pouvoir s’appuyer sur un effort commun, dans le cadre d’espaces de concertation et d’action au niveau de la Grande Région. Les besoins des entreprises comme les difficultés de nombreux jeunes à s’insérer professionnellement ne connaissent pas de frontières, les mesures à déployer doivent aussi dépasser celles-ci.
Il importe d’aider les jeunes à développer les savoir-être, à acquérir les outils qui leur permettront de demeurer eux aussi mobiles, en adaptation permanente. Les aider à sécuriser leur parcours professionnel et de vie passe par une autre conception de l’enseignement, basée sur une approche positive, un travail sur la confiance en soi, la connaissance de ses talents, ce qui se résume parfois sous la notion d’école orientante. Il ne s’agit pas que d’insertion professionnelle, mais aussi d’insertion citoyenne : les projets mis en œuvre doivent faire prendre conscience aux jeunes qu’ils appartiennent à un territoire plus large que leur ville et qu’ils peuvent en devenir acteurs.
Renforcer les relations interinstitutionnelles (entre collectivités régionales, départementales, provinciales, nationales) au sein de la Grande Région est indispensable afin de partager les bonnes pratiques qui ont fait leur preuve dans la formation et l’emploi des jeunes et de lancer des actions communes.