Audition européenne sur l’éducation inclusive : les recommandations des jeunes

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©Pol Linden

Les 15 et 16 octobre 2015, 250 personnes ont participé à une audition de jeunes Européens sur le thème de l’éducation inclusive. L’événement Inclusive Education. Take action ! Luxembourg recommendations a été organisé dans le cadre de la Présidence du Conseil de l’Union européenne par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, et l’Agence européenne pour l’éducation adaptée et inclusive. Il a permis à des jeunes âgés de 14 à 16 ans avec et sans besoins éducatifs spécifiques d’échanger leurs vues et expériences dans la mise en œuvre de l’éducation inclusive.

À la fin de l’audition, les jeunes ont présenté leurs recommandations aux décideurs européens et luxembourgeois présents. Leurs messages seront portés à la connaissance du Conseil des ministres en novembre 2015. Les expériences des jeunes, vécues dans des contextes nationaux et scolaires très différents, leur ont permis de déceler des pistes pour réduire les barrières existantes et progresser vers une véritable pratique d’éducation inclusive. Elles portent notamment sur :

  • l’amélioration de l’information des enseignants et élèves sur les handicaps et besoins spécifiques ;
  • l’écoute des jeunes concernés et leur implication dans la mise en place de mesures qui répondent à leurs besoins ;
  • l’ouverture de toutes les activités scolaires à l’ensemble des élèves, avec et sans besoins spécifiques ;
  • l’adaptation de l’environnement physique aux besoins spécifiques dans  toutes les situations de la vie scolaire  (accessibilité, disponibilité, d’aides techniques) ;
  • la mise en place d’offres pédagogiques spécifiques en relation avec les différents handicaps et une meilleure exploitation du potentiel des technologies d’assistance.

Un document résumant les propositions des élèves et les lignes directrices pour l’éducation inclusive sera élaboré dans les semaines à venir. Une vidéo sera mise en ligne sur ce site web. Pour garantir également le droit d’expression des jeunes à besoins éducatifs plus complexes, la Présidence luxembourgeoise a suggéré d’impliquer davantage ces jeunes lors la prochaine audition européenne.

L’inclusion au Luxembourg : une réalité vécue

Au Luxembourg, l’inclusion des élèves à besoins éducatifs spécifiques dans l’enseignement régulier est la règle, et non l’exception. En témoigne le taux des enfants et jeunes à besoins éducatifs spécifiques qui fréquentent une école spécialisée : il est inférieur à un pour cent  de la population totale des élèves. Dans le cadre de sa politique éducative qui vise à offrir à tous les jeunes les meilleures perspectives d’avenir, le ministère entend développer davantage encore cette approche inclusive.

Ainsi l’offre de prise en charge sera élargie pour une meilleure prise en compte des besoins individuels. Le but est d’amener chaque élève à besoins éducatifs spécifiques à développer au maximum ses facultés personnelles et à faciliter son intégration psychique et sociale. À l'enseignement fondamental, les enfants qui nécessitent un encadrement spécifique moins lourd seront pris en charge par les écoles elles-mêmes. Des ressources complémentaires seront mises à disposition au niveau régional. Pour favoriser l’inclusion des élèves à besoins spécifiques plus conséquents (notamment à difficultés d‘apprentissage et troubles comportementaux dans l’enseignement régulier), des centres de compétences spécialisés seront mis en place. Ils accompagneront les enseignants (p. ex. sur les méthodes et matériels didactiques), conseilleront les parents, proposeront des formations continues dans le domaine de la pédagogie spéciale, s’appuyant sur des connaissances scientifiquement prouvées.

À cette fin, les structures existantes de l’Éducation différenciée (EDIFF) et les équipes multi-professionnelles seront réformées pour favoriser synergie et coopération. L’interconnexion des organismes de l’école et de l’aide à l’enfance sera également renforcée : la Commission d’inclusion scolaire (CIS), qui propose le mode de prise en charge de l’enfant, sera appelée à collaborer plus étroitement avec l’Office national de l’enfance (ONE).

 

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©Pol Linden

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