Claude Meisch : « L’échec de la conciliation ne freinera pas le ministère dans ses efforts pour améliorer la qualité scolaire. »

Lors d’une conférence de presse le 10 juin 2015, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté les mesures de la proposition d’accord que le ministère et les syndicats de l’enseignement secondaire, APESS, SEW et FEDUSE ont retenue à l’issue de la procédure de conciliation, le 4 mai 2015. Le ministre a également tenu à rectifier certaines informations inexactes véhiculées dans les récentes communications des trois syndicats.

Le 4 mai 2015, à l’issue de la 4e et dernière séance de conciliation, le ministère et l’Intersyndicale s’étaient mis d’accord sur un paquet de mesures à soumettre au vote de tous les enseignants de l’enseignement secondaire. Or, début juin, les syndicats ont fait volte-face en rejettant formellement cette proposition d’accord, et en appelant les enseignants à exprimer un vote négatif.

« Sans volonté d’aboutir, pas de négociation possible »

Claude Meisch s’est dit extrêment déçu du comportement des syndicats, qui s’étaient pourtant engagés à soutenir ouvertement le paquet de mesures et à solliciter le soutien de leurs bases. Cette 2e volte-face (après un premier revirement en novembre 2014) met sérieusement en question la confiance et la crédibilité des syndicats en tant que représentants officiels du corps enseignant.

L’échec de la conciliation est d’autant plus déplorable que la proposition d’accord traduisait la volonté commune du ministère et des syndicats d’investir dans la réduction du redoublement et et la prévention du décrochage scolaire. Devant les récentes évolutions, force est de conclure que le comportement des syndicats était guidé par des mauvaises intentions (le lancement d’actions syndicales) plutôt que par le souci de promouvoir la qualité scolaire au profit des élèves et de l’école.

Le ministre a également déploré la désinformation délibérée actuellement entreprise par les syndicats. Du jamais vu dans un conflit social au Luxembourg, ceux-ci sont allés jusqu’à accuser de partialité le conciliateur et à discréditer la procédure de conciliation légalement définie.

Continuer les efforts pour améliorer la qualité scolaire, en associant les enseignants

Claude Meisch a pourtant tenu à nuancer : le conflit actuel oppose le ministère aux syndicats, mais pas aux enseignants. L’engagement quotidien et l’esprit de collaboration des enseignants confortent le ministre dans sa volonté de poursuivre les efforts pour améliorer la qualité scolaire, en concertation avec tous les partenaires scolaires. L’information et l’association des enseignants seront des objectifs prioritaires dans ce contexte. Le ministère prévoit notamment de mettre en ligne un portail internet pour enseignants qui informera sur l’avancement des projets et permettra également des retours d’avis. À partir de 2015-2016, il organisera également des sommets de l’éducation qui associeront tous les partenaires scolaires.

La proposition d’accord : des engagements pour réduire l’échec scolaire

Les mesures retenues dans la proposition d’accord ont pour but d’investir plus de ressources dans la prévention du redoublement et du décrochage. Pour ce faire, le gouvernement est disposé à renoncer à un effet d’économie à court terme. Ce ne sera que dans un deuxième temps, lorsque les mesures produiront leur effet et feront diminuer le taux de redoublement, que pourront être réalisées des économies. L’Éducation nationale se doit en effet de contribuer à l’effort solidaire pour maîtriser les dépenses publiques (Zukunftspak).

En résumé, la proposition d’accord prévoit de :

  • mettre l’expérience des enseignants au profit de l’école
    en convertissant une des leçons de décharge pour ancienneté en des tâches autres que l’enseignement (c.-à-d. en des « activités connexes » actuellement définies et énumérées dans le règlement grand-ducal de 2007) ;
  • investir 1000 leçons dans la remédiation
    en réinvestissant dans la remédiation et l’appui les quelque 1000 leçons libérées par l’adaptation de la décharge ;
  • renforcer la remédiation offerte aux élèves
    en élaborant un plan individuel d’encadrement pour chaque élève en difficulté scolaire ;
  • revoir les modalités d’évaluation en classe terminale
    en supprimant la double correction des épreuves en cours d’année terminale et en analysant l’opportunité d’abolir la triple correction des épreuves d’examen au profit d’une double correction.

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