Des cours gratuits de l’enseignement musical : pour qui ? pourquoi ?

« Si nous voulons développer la créativité des enfants, il est évident que nous devons œuvrer à ce qu’un maximum d’enfants puisse profiter d’un enseignement musical de qualité. La musique fait partie de l’être humain. C’est une langue universelle. Une langue qui nous permet d’exprimer nos sentiments comme aucune autre.

Je suis heureux que les conservatoires et les écoles de musique soient aujourd’hui un élément indissociable de notre offre éducative et qu’une grande partie des cours soient rendus gratuits à partir de la rentrée 2022. L’éducation doit être gratuite et accessible à tous ! » (Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse)

La gratuité d’une grande partie des cours est une des mesures fortes de la réforme de l’enseignement musical communal, adoptée le 16 juillet par le Conseil de gouvernement.

Une réforme pour un enseignement musical de qualité accessible à tous les jeunes

La réforme, qui résulte d’un large processus de consultation des différents partenaires, se décline en huit mesures, dont les cinq premières font partie d’un projet de loi. Les autres relèvent de la politique menée par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse depuis que l’enseignement musical lui a été attribué en décembre 2018. Elles portent sur :

  • la gratuité des cours de musique pour les moins de 18 ans, de l’éveil musical au diplôme du premier cycle ;
  • des tarifs plafonnés à 100 EUR pour les cours non gratuits ;
  • l’élargissement des critères de subside au minerval pour les familles moins favorisées ;
  • la revalorisation de la carrière d’enseignant de l’enseignement musical, qui permettra une augmentation de 9,5 % des salaires ;
  • un financement plus transparent et prévisible complété d’une simplification administrative pour les communes ;
  • un bachelor en enseignement musical à partir de septembre 2021 ;
  • un rapprochement entre l’enseignement musical et l’enseignement fondamental, propre à encourager les élèves à rejoindre une école de musique ;
  • un cofinancement des infrastructures revu à la hausse.

La gratuité des cours de l’éveil musical au diplôme du premier cycle

« Une formation musicale de base fait partie d’une éducation générale, chaque élève devrait avoir accès à des cours de musique gratuits. Par conséquent, la gratuité des premières années de l’enseignement musical sera introduite en concertation avec les écoles de musique et les conservatoires dans tout le pays et les communes. De plus, les frais entre les différentes écoles de musique seront harmonisés, afin de réduire le déséquilibre régional des tarifs et de garantir l’égalité des élèves de cours de musique. » (programme gouvernemental 2018-2023)

Les atouts de la pratique musicale, de la danse et des arts de la parole pour le développement général de l’enfant – sensibilité, envie de découverte, processus de croissance et d’association, apprentissage autonome, confiance en soi, etc. -  sont tels qu’ils justifient amplement de considérer l’enseignement musical communal comme un droit pour tous les enfants et donc d’en garantir un accès égalitaire.

La fréquentation des cours d’éveil (3 années) jusqu’au diplôme du premier cycle (4 années minimum) deviendra donc gratuite pour les élèves de moins de 18 ans à partir de la rentrée 2022.

La gratuité touchera près de deux tiers des élèves et englobera une très grande partie des branches en place.

Seront gratuits pour les élèves les branches et niveaux suivants :

  • éveil musical : année 1 à année 3 ;
  • formation musicale : jusqu’à l’obtention du certificat de la division inférieure ;
  • formation instrumentale : éveil instrumental année 1 à année 3 et jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle ;
  • formation vocale : jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle ;
  • formation chorale : jusqu’à l’obtention du certificat du degré inférieur ;
  • formation instrumentale et vocale jazz : jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle ;
  • diction : jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle ;
  • formation théâtrale : année 1 à année 7 ;
  • danse : éveil à la danse année 1, année 2 et jusqu’à l’obtention du diplôme du premier cycle.

Des tarifs plafonnés pour les cours non gratuits

Les frais d’inscription aux cours (minerval) varient actuellement fortement d’une commune à l’autre, jusqu’à plusieurs centaines d’euros par branche et par année scolaire. Ils seront plafonnés à partir de la rentrée 2022, afin de réduire ce déséquilibre régional et garantir l’égalité des élèves, quel que soit leur lieu de résidence.

Le plafond est fixé à 100 EUR par branche et par année scolaire, également pour les apprenants adultes.

Élargissement des critères de subside au minerval

Quand la gratuité ne s’applique pas, les familles aux revenus modestes seront remboursées de la totalité du minerval. Jusqu’à présent, la prise en charge n’était que partielle.

À partir de la rentrée 2022, pour les familles dont le revenu dépasse le seuil fixé, une graduation sera mise en place afin qu’elles puissent bénéficier d’un remboursement partiel.

La limite d’âge pour le remboursement sera quant à elle étendu de 14 à 18 ans.

Il résulte des nouvelles mesures que la participation financière de l’État augmentera substantiellement à partir de la rentrée 2022, d’environ 10 millions d’euros par an. La dotation financière annuelle aux communes passera de 18 millions d’euros à 28 millions d’euros, ce qui représente une augmentation de la dotation de plus de 50 %.

L’enseignement musical en chiffres (2020-2021)

  • total d’élèves : 18 328
  • élèves <18 ans : 14 581 élèves
  • élèves qui auraient rempli les conditions de la gratuité : 11 096 élèves
  • enseignants : 754
  • 3 conservatoires
  • 12 écoles de musique régionales
  • 23 écoles de musique locales
  • une centaine de branches différentes

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