Les Nuits d’Aurore, représentation publique de la pièce de théâtre ce 26 octobre 2021
Aurore est jeune fille de 14 ans comme les autres. Sauf que toutes les nuits, le cauchemar commence. Un cauchemar éveillé au cours duquel son téléphone se transforme en monstre de haine, déversant ses messages plus horribles les uns que les autres. Depuis que ça a commencé, Aurore se rend à l’école la peur au ventre, épuisée et triste…
Voilà l’histoire qu’a voulu raconter la compagnie de théâtre Actis en étroite collaboration avec le Centre psycho-social et d’accompagnement scolaires (CePAS). Mais dans ce spectacle, créé à partir d’un travail effectué avec une vingtaine de jeunes ayant entre 12 et 18 ans, c’est n’est pas seulement l’histoire d’Aurore qui est racontée. C’est aussi celle d’autres jeunes, harcelés, harceleurs ou passifs. Loin d’un ton moralisateur ou stigmatisant, cette pièce de théâtre s’est également inspirée du point de vue des adultes, témoins de près ou de loin du harcèlement : les éducateurs, les directeurs d’écoles, les parents…
Une représentation publique sous le régime CovidCheck aura lieu ce 26 octobre à 20h au Forum Geesseknäppchen, en présence de Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.
Afin de sensibiliser le plus grand nombre, plusieurs personnes ayant différents profils (psychologue, éducateur, enseignant, lycéen) ont accepté de prêter leur image et affichent le message : De Mobbing betrëfft ons all / Le harcèlement scolaire : tous concernés.
Dans la semaine du 25 octobre, tous les utilisateurs des réseaux sociaux seront invités à remplacer leur photo de profil par un visuel reprenant ce slogan.
Plus qu’une pièce de théâtre
Destinée à sensibiliser un large public, Les Nuits d’Aurore s’inscrit dans une campagne de sensibilisation comprenant différentes actions qui seront menées au niveau national : représentations dans les établissements scolaires, intervention dans les classes sensibles au harcèlement scolaire et expérimentation des outils de régulation de violence dans les écoles. Trois écoles (Lycée Nic Biever, Lycée technique du Centre, Lycée des Arts et Métiers) ont d’ores et déjà répondu présent et expérimenteront ce dispositif dès ce 22 octobre. Afin d’offrir une documentation complète sur la thématique, une recherche anthropologique est menée parallèlement par l’équipe d’Emmanuel Daenen du Laboratoire d’Anthropologie Prospective – LAAP, UCL Belgique.
Pour travailler plus globalement sur la prévention du harcèlement ou de la violence au sein des lycées et accompagner les jeunes au mieux, le CePAS propose aux professionnels de la communauté scolaire des formations comprenant des outils concrets tels que les espaces de parole régulés. Un dispositif qui permet de libérer la parole en classe, de thématiser le sujet de la violence et de se donner un cadre et des règles pour pratiquer une communication non-violente entre élèves.
C’est ainsi que se tiendra ce 28 octobre une visioconférence sur le cyberharcèlement intitulée Quand la santé mentale des jeunes en paye le prix. Celle-ci aura lieu entre 14h et 16h et sera animée par le psychopédagogue Bruno Humbeeck et le docteur en sciences de l’éducation Michael Stora.
Destinée prioritairement aux Directions, une journée d’étude (suivie d’une foire aux questions ouverte à l’ensemble de la communauté scolaire) aura également lieu le 26 novembre sur la prévention des violences et la promotion de santé mentale chez les jeunes.
Enfin, les équipes psycho-socio-éducatives (SePAS et SSE) entendent renforcer leur accessibilité et leurs compétences en matière de prévention et d’intervention en santé mentale. Par exemple, un programme coordonné et mis en œuvre par le CePAS, avec le soutien de la Ligue luxembourgeoise d'hygiène mentale, vise la formation de 10 % du personnel scolaire en matière de premiers secours en santé mentale d’ici la fin de l’année scolaire. Une formation sera ensuite proposée aux jeunes afin de susciter une entraide entre lycéens.