Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté le 12 novembre 2020 un rapport d’analyse sur la situation de la COVID-19 dans les établissements scolaires au cours des six premières semaines d’école depuis la rentrée 2020-2021.
Le rapport fournit une analyse détaillée et objective de l’évolution des cas positifs au sein des écoles sur la base des chiffres mis à disposition par l’Inspection sanitaire. Il permet ainsi de répondre aux questions essentielles pour faire face à la pandémie : Les mesures en vigueur dans les écoles se sont-elles avérées efficaces ? Avons-nous réussi à stopper les infections dans les écoles ? Quelles mesures sont vraiment efficaces ? Où faut-il adapter le dispositif ?
Des constats rassurants
Il s’avère que :
1. L’ouverture des écoles n’a pas contribué de façon significative à une accélération de la propagation du virus dans la population résidente. L’école en tant que lieu structuré dont les activités sont organisées suivant des règles clairement établies, est moins touchée par le coronavirus que les autres secteurs de la société.
2. Le nombre total de cas positifs augmente avec l’âge des élèves. Cette augmentation est linéaire et modérée tout au long de la scolarité.
À l’enseignement fondamental, la proportion d’élèves testés positifs par rapport au total des élèves inscrits demeure très faible. Le taux d’élèves positifs au cycle 1 est nettement inférieur à celui des cycles 2 à 4 et ceci malgré un dispositif sanitaire allégé ne prévoyant pas de port du masque.
À l’enseignement secondaire, les classes supérieures sont plus impactées que les classes inférieures par la propagation du coronavirus. Le nombre de cas positifs aux classes supérieures est en croissance constante depuis le début de l’année scolaire, et ce pour les trois ordres d’enseignement (enseignement secondaire classique, enseignement secondaire général, formation professionnelle). Aucune différence significative ne peut être décelée entre les trois ordres d’enseignement.
3. La très grande majorité des cas détectés dans les écoles et les lycées constituent des cas isolés, de sorte que c’est le scénario 1 qui a été déclenché. Le virus n’a pas progressé à l’issue de la mise à l’écart de la classe. Dans ces cas, le scénario 1 s’est révélé efficace puisqu’il a permis aux élèves de poursuivre leur scolarité en présentiel et que l’organisation scolaire n’a pas été perturbée outre mesure.
Un modèle unique efficace
« Les infections à l’école restent possibles, mais ce n’est certainement pas l’endroit où les enfants et les jeunes se contaminent prioritairement. Le dispositif sanitaire en place depuis la rentrée a fait ses preuves ! » a réaffirmé le ministre.
Les mesures sanitaires de l’Éducation nationale luxembourgeoise constituent un modèle unique en Europe. L’approche originale sur laquelle elles se fondent réussit à concilier deux objectifs primordiaux : assurer la continuité des apprentissages tout en protégeant au mieux la santé des élèves et du personnel des écoles – Minimal Chancë fir de Virus, maximal Chancë fir d’Bildung.
En effet, la très grande majorité des élèves peuvent continuer à fréquenter les cours en présentiel, et la fermeture de classes voire d’écoles est évitée dans la mesure du possible.
Des scénarios redéfinis
À la lumière des expériences rassemblées au cours des six semaines écoulées, les définitions des différents scénarios ont été précisées pour mieux comprendre d’où viennent les infections.
Scénario 1 : Cas isolé dans une classe qui peut être attribué à une source d’infection extérieure (inchangé)
Scénario 2 : Deux cas positifs dans une classe, sans distinction de la source d’infection.
Il s’est avéré qu’une infection entre deux élèves ou enseignants qui entretiennent des relations étroites se produit sans qu’on ne puisse déterminer avec certitude si l’infection a eu lieu au sein de la classe.
Scénario 3 (nouveau) : Plus de deux cas positifs dans une classe jusqu’à un nombre maximal de cinq personnes infectées qui sont néanmoins sous contrôle, c.-à.-d. que les personnes ont été testées positives à l’issue d’une quarantaine.
Scénario 4 : Plusieurs cas positifs reliés entre eux, au niveau de l’école et donc au niveau de plusieurs classes. Un nombre supérieur à cinq cas positifs dans une classe. Ces cas continuent à être traités par le comité de pilotage « Covid-19 & Education ».
Des mesures sanitaires adaptées et précisées
De légères adaptations ont également été apportées au dispositif sanitaire (Stufemodell), notamment suite à une large consultation des représentants des différents acteurs scolaires (directeurs, syndicats, parents, élèves).
Distribution des ordonnances
Les ordonnances seront désormais diffusées par les directions de région, les directions des lycées et des centres de compétences ainsi que par les responsables des structures d’éducation et d’accueil. Ceci permettra un traitement des cas plus proche du terrain et une plus grande réactivité.
Équipes mobiles de testing pour l’Éducation nationale
Pour les classes concernées par un scénario 1, ces équipes se rendront dans les classes concernées pour procéder au testing des élèves et des intervenants, sous réserve de l’accord parental pour les élèves mineurs. Les parents pourront également faire tester leur enfant dans un laboratoire.
Harmonisation de la disposition du port du masque pour les enfants de l’enseignement fondamental
Sur recommandation de l’Inspection sanitaire, le port du masque est désormais obligatoire dès l’âge de 6 ans dans les structures d’accueil (maisons relais etc.) dès que les enfants circulent. À l’enseignement fondamental, le port du masque devient obligatoire dans les cours de récréation, comme il l’était déjà à l’intérieur du bâtiment scolaire, excepté lorsque les enfants sont assis à leur place.
Restauration scolaire
Les règles instaurées par le gouvernement pour le secteur de l’HORECA sont appliquées dans les restaurants scolaires des écoles et des maisons relais et structures d’éducation et d’accueil. Ainsi, le nombre de personnes assises à table est limité à quatre.
Transport scolaire
Le ministère de la Mobilité a augmenté les capacités de transport pour 37 lignes.
Réunions et contacts entre adultes
Les réunions professionnelles de plus de quatre personnes se tiendront désormais par visio-conférence. Pour les réunions avec les parents d’élèves, il y a lieu de fixer des rendez-vous individuels dans le respect des gestes barrière.
Rencontres informelles
Il s’agit également de veiller au respect des mesures sanitaires et des gestes barrière à l’occasion de rencontres informelles tant dans le milieu professionnel (salle des enseignants) que dans le milieu extra-professionnel (covoiturage, loisirs).
Pas de généralisation du système d’enseignement en alternance à ce stade
Des réflexions ont également été menées sur l’opportunité d’introduire un système d’enseignement en alternance à l’école et à domicile. Une analyse approfondie des chiffres des dernières semaines montre que ce système, s’il peut se révéler efficace dans certains lycées, n’aurait pas apporté d’amélioration significative sur le plan national.
Le gouvernement et le ministère de l‘Éducation nationale continuent de suivre de près l’évolution du virus. Si un confinement partiel venait à s’imposer, toutes les dispositions sont prises afin de pouvoir basculer vers un enseignement à distance en alternance dans les classes supérieures de l‘enseignement secondaire, en vue de réduire les contacts sociaux.
« Nous n’en sommes pas là pour l’instant. Les parents, les médecins, les pédagogues et avant tout les enfants sont tous d’accords pour dire que les écoles doivent rester ouvertes le plus longtemps possible ! » a lancé Claude Meisch.