Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a placé la rentrée scolaire 2020/2021 sous le double signe du bien-être des jeunes face à la crise de la COVID-19 et des perspectives d’avenir qu’il convient plus que jamais de créer pour eux.
La crise engendrée par la pandémie du coronavirus depuis mars 2020 a accéléré les développements sociétaux et technologiques et il incombe à l’école d’accompagner cette évolution. Le ministre a salué un « moment historique, alors que nous nous apprêtons à refermer un fossé entre le développement numérique de la société et le système éducatif. Tout le monde a besoin de compétences digitales et celles-ci doivent être accessibles à tous ».
Le coding entre à l’école
À partir de l’année scolaire 2020/2021, le coding fait en effet partie de l’enseignement à l’école luxembourgeoise. Dans un premier temps au cycle 4, puis à travers tous les cycles de l’enseignement fondamental. Les sciences numériques feront leur entrée dans les classes inférieures de l’enseignement secondaire en 2021/2022.
2020 a été choisie comme « année digitale » bien avant l’apparition du coronavirus et de nombreux projets accompagnent l’élan vers la digitalisation du système éducatif. Un grand nombre de classes expérimenteront le blended learning entre l’enseignement en présentiel et l’apprentissage à distance. La plateforme schouldoheem.lu continuera d’être développée pour fournir du matériel de révision pour tous les niveaux d’enseignement, un nouvel outil en ligne facilitera l’apprentissage du luxembourgeois, une plateforme digitale dédiée à la formation sera élaborée, le programme one2one qui vise à équiper tous les lycéens d’outils informatiques sera accéléré, etc.
Une université populaire pour se former tout au long de la vie
On n’arrête jamais d’apprendre : cette évidence s’est renforcée pendant la crise. Que ce soit pour mettre ses connaissances à jour, pour viser un nouvel emploi ou une carrière plus élevée. Un centre de formation pour adultes, une « université populaire », ouvrira ses portes à Esch-Belval en 2021. L’espace, qui offre plus de 30 salles de cours, regroupera l’Institut national des langues (INL), le Centre national de formation professionnelle continue (CNFPC) et le Service de la formation des adultes (SFA) du ministère.
Le Skillsdësch décidé lors de la dernière tripartite est appelé à réunir périodiquement le gouvernement, les syndicats et le patronat pour analyser l’évolution des différentes activités professionnelles et les formations adaptées pour y préparer les travailleurs.
Diplôme +, une nouvelle année de formation
« Nous devons aussi rapidement intensifier nos efforts envers les jeunes qui cherchent un emploi ou un poste d’apprentissage », a insisté Claude Meisch. La prime unique aux entreprises qui offrent des postes d’apprentissage montre déjà de bons résultats. Des formations supplémentaires sont ouvertes dans les lycées pour les futurs apprentis sous forme de formations à plein temps. Une nouvelle année de formation « diplôme + » est créée afin permettre aux jeunes diplômés de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle de compléter les compétences et de maximiser leurs chances de trouver un emploi ou d’être acceptés à l’université.
Favoriser l’engagement des jeunes dans les associations locales
La rentrée 2020/2021 est aussi placée sous le signe du bien-être des enfants et des jeunes.
Privés de sport, d’activités culturelles et physiques, de contacts avec leurs camarades pendant des semaines, les enfants et les jeunes ont dû rester à la maison, dans un cadre familial réduit pendant de longues semaines. Or « les jeunes ont besoin de s’engager, de découvrir et développer leurs talents, de faire leurs propres expériences. Si nous voulons une société solidaire, il faut encourager l’engagement des jeunes dans les associations locales », a estimé le ministre.
Des assises de la jeunesse seront organisées dans les prochains mois pour réunir les clubs sportifs, associations musicales, institutions culturelles, maison des jeunes, maisons relais, etc. et dégager les moyens de diversifier et d’améliorer les offres qui s'adressent aux enfants et aux jeunes.
Une démarche positive de prévention
Le bien-être est aussi au cœur des nombreux projets de préventions encadrées par le Centre psychosocial et d'accompagnement scolaires (CePAS) concernant les addictions, la violence, la sexualité, la santé mentale et l’utilisation des médias sociaux.
La mission de toute structure éducative n’est pas seulement de transmettre des savoirs, mais aussi de soutenir le développement global de jeunes, qui passe par l’estime de soi, le respect, la confiance. L’enjeu est d’inclure tous les élèves dans une démarche positive de « well-being » (bien-être) pour prévenir les comportements à risque.
Ce changement de mentalité implique l’ensemble des acteurs scolaires. Des campagnes de sensibilisation, des formations et l’accompagnement du CePAS sont multipliés pour mettre à disposition du personnel encadrant les outils de prévention nécessaires.
Dans certains cas, l’école n’est plus le cadre suffisant pour répondre à la détresse des enfants. Des projet-pilote visent une collaboration et une communication plus étroite entre les directions de l’enseignement fondamental et les services d’aides de l’Office national de l’enfance.
Les efforts d’inclusion sont poursuivis
Les efforts et les investissements pour promouvoir l’inclusion de tous les élèves à l’école sont poursuivis. Depuis le lancement du dispositif de prise en charge des élèves à besoins spécifiques, en 2017, le nombre de postes dans ce secteur a doublé.
Deux agents seront identifiés au sein de chaque équipe de soutien des élèves à besoins spécifiques (ESEB) rattachées aux directions de l’enseignement fondamental et formés en 2021 pour faire face aux situations de tension et aux élèves aux comportements difficiles.
Au lycée, les ESEB introduites au cours de l’année scolaire 2019/2020 recevront du personnel supplémentaire pour assurer leur première année de fonctionnement effectif.
Améliorer l’intégration des élèves primo-arrivants
Les procédures de prise en charge des élèves primo-arrivants vont être revues afin de garantir aux enfants qui arrivent en cours de scolarité au Luxembourg un accueil, une orientation, un soutien pour l’intégration scolaire et sociale et un accompagnement scolaire équitable.
Les derniers mois ont montré que l’Éducation nationale peut rapidement se repositionner : apprentissage à distance pendant la pandémie, Summerschool, offre de rattrapage et de remédiation, « diplôme + »… devront perdurer au-delà de la crise de la COVID-19. Aujourd’hui, il s’agit de montrer que le système éducatif peut répondre efficacement aux besoins des jeunes.