Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, et le président du Syndicat intercommunal des villes et des communes luxembourgeoises (Syvicol), Emile Eicher, ont donné des précisions sur la reprise dans les écoles fondamentales et les structures d’accueil, à partir du 25 mai 2020.
« Il était juste de fermer les écoles fondamentales le 16 mars pour protéger les élèves, les enseignants et les personnes vulnérables du Covid-19. Il est important de les rouvrir le 25 mai, tout en continuant de protéger la santé de tous, même si la mission est complexe. Il en va du droit à l’éducation de chaque enfant » a annoncé le ministre qui dit également comprendre les craintes de certains parents.
Pour favoriser les apprentissages et le bien-être des enfants
Il en va aussi du bien-être des enfants qui sont restés de longues semaines loin de leurs copains, privés de leurs activités habituelles et de leur routine quotidienne. La présence à l’école, le contact direct avec l’enseignant, avec leurs camarades de classe, sont primordiaux pour leurs apprentissages et pour leur développement.
En collaboration étroite avec les autorités communales et en concertation avec de nombreux partenaires, dont notamment le Syvicol, la FEDAS, fédération d’organismes du secteur social et la FELSEA, Fédération luxembourgeoise des services d'éducation et d'accueil pour enfants, un modèle d’organisation scolaire et d’accueil inédit a été élaboré. La reprise se base ainsi sur une réorganisation du temps et de l’espace et des mesures barrières strictes pour prévenir la propagation du virus Covid-19.
Des cours 8 à 13 heures, une semaine sur deux, et un accueil gratuit
Les classes seront divisées en deux groupes (A et B), qui alterneront les semaines de cours à l’école et les semaines de révision. Pendant ces dernières sera proposée une offre d’études surveillées facultative dans les structures d’accueil. L’horaire scolaire comprendra 5 leçons, de 8 à 13 heures.
Un accueil gratuit et facultatif sera proposé de 13 à 18 heures dans l’école ou dans la structure d’accueil, en veillant à toujours maintenir les enfants au sein du même groupe restreint.
Pour la formation des groupes, il sera veillé, dans la mesure du possible, à l’hétérogénéité du niveau scolaire, à ce que les fratries suivent le même rythme et aux affinités des enfants entre eux.
Tous à l’école avant le congé de la Pentecôte
La semaine du 25 mai sera partagée pour que tous les enfants prennent à nouveau contact avec la réalité scolaire avant le congé de la Pentecôte. Les enfants auront la possibilité de parler en classe de ce qui s’est passé depuis la crise du Covid-19 et de s’habituer à cette nouvelle vie à l’école.
Le modèle retenu permet à tous les élèves de retourner à l’école. Les apprentissages réalisés à distance pourront être consolidés et évalués et l’année scolaire pourra être clôturée en bonne et due forme.
Des recommandations spécifiques pour le cycle 1
Des recommandations spécifiques, adaptées à l’âge des jeunes enfants, sont en cours d’élaboration pour les élèves du cycle 1. « Les jeunes élèves ont aussi un droit à l’éducation, c’est une période clé du développement de l’enfant. C’est pourquoi nous insistons pour rouvrir ces classes. Nous ne voulons pas entraver le parcours scolaire de ces enfants qui seraient sinon privés d’école pendant six mois consécutifs, de mars à septembre. » a déclaré Claude Meisch.
La fréquentation de l’éducation précoce sera par contre facultative jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Pour le ministère, le partenaire essentiel de la reprise sont les communes. Le système en alternance, basé sur la constitution de petits groupes d’élèves qui ne se mélangent pas, entraîne des défis logistiques majeurs et un besoin accru de locaux et de personnel.
Ainsi, le transport scolaire devra être organisé de façon à ce que les groupes A et B ne se côtoient pas, quitte à doubler les courses de bus.
Une enquête pour définir les besoins d’accueil
Tous les parents recevront le mercredi 6 mai un formulaire électronique pour indiquer les besoins d’accueil de leurs enfants (études surveillées et accueil les après-midis).
« Nous invitons instamment les parents à remplir ce formulaire. Cette enquête nous permettra de recenser les besoins, d’organiser un plan de prise en charge et préciser le personnel et les locaux supplémentaires nécessaires à la reprise » a insisté le président du Syvicol.
Le ministère constituera un « pool national études surveillées » ainsi qu’un « pool national structure d’accueil » pour mettre à disposition des ressources humaines supplémentaires.
La fin du congé pour raisons familiales
Le droit au congé pour raisons familiales spécifique prendra en principe fin avec la reprise du 25 mai. Il pourra être prolongé dans trois cas de figure spécifiques :
- pour les enfants vulnérables (au niveau de leur santé, sur certificat médical) ;
- si aucune place d’accueil n’est disponible ;
- pour les enfants de 0 à 3 ans, si l’enfant n’est pas inscrit dans une structure d’accueil.
Emile Eicher s’est félicité de la bonne collaboration avec le ministère et de la chance qui se présente « d’expérimenter une collaboration étroite entre les écoles et les structures d’accueil ».