« Besser Startchancen fir all Kand » : l’accueil de la petite enfance

« Une offre de qualité, dès la petite enfance », c’est sous ce titre que le ministre Claude Meisch a fait le 21 juillet 2016 le point sur les projets gouvernementaux concernant l’accueil de la petite enfance. Il s’agit d’assurer « de meilleures chances dès le départ » à tous les enfants.

Le dispositif mis en place par la loi sur la jeunesse d’avril 2016, mais aussi par l’avant-projet de loi concernant l’éducation plurilingue, repose sur trois piliers :

  • un cadre de référence national garantissant aux enfants un encadrement pédagogique de qualité ;
  • un programme d'éducation plurilingue destiné aux enfants de 1 à 4 ans, qui leur offre les meilleures chances de départ et les prépare au contexte multilingue de la société et de l’école luxembourgeoises ;
  • un encadrement partiellement gratuit pour les enfants de 1 à 4 ans qui profitent de ce programme.

« Nous manquions d’une politique linguistique cohérente dans le domaine de la petite enfance », a déploré le ministre. D’autant plus que la situation luxembourgeoise est complexe : quelque 65 % des enfants au cycle 1 ne parlent pas le luxembourgeois à la maison. Ils arrivent à l’école avec un bagage langagier très diversifié. Au fil du système scolaire, ils devront apprendre l’allemand, le français et l’anglais – voire d’autres langues encore – dans un laps de temps très court. 

Afin de favoriser l’intégration des enfants au sein de la de la communauté locale et de la société mais aussi de mieux les préparer à la scolarisation, le gouvernement met donc en place un programme d’éducation plurilingue dans les crèches pour les enfants de 1 à 4 ans.

Pas de « mini-école »

L’accent est mis sur le luxembourgeois et le français. « Le luxembourgeois reste la langue d’intégration, il est essentiel pour la cohésion sociale », a rappelé Claude Meisch, évoquant le français comme la langue de communication et « langue de survie », très utilisée dans le monde professionnel. Cette approche plurilingue existe depuis longtemps dans notre vie quotidienne, il convient de l’adapter au contexte de la petite enfance.

Il n’est pas question d’instaurer de « mini-écoles » à la crèche, mais de familiariser les tout-petits avec les langues, dans une approche ludique et décontractée. Le programme d’éducation plurilingue insiste aussi sur la valorisation de la langue maternelle, la collaboration avec les parents et la mise en réseau avec les écoles et les organismes d’aide et d’assistance.

Le programme sera mis en place à partir d’octobre 2017 dans toutes les structures d’éducation et d’accueil participant au système du chèque-service accueil et s’ajoutera au dispositif de qualité pédagogique mis en place dès la rentrée 2016.

20 heures gratuites pas semaine

« C’est entre 1 et 4 ans que le potentiel des enfants est le plus grand, que le cerveau assimile vite, que la curiosité et la joie d’apprendre sont les plus vives », a insisté le ministre. Ceux qui ont été ainsi familiarisés avec les langues dès le plus jeune âge disposent d’un vocabulaire deux fois plus large que leurs congénères. 

Aussi pour qu’un maximum d’enfants puisse avoir accès à cette offre de qualité, un forfait de vingt heures d’accueil gratuites par semaine est offert aux familles.

S’y ajoutent des heures gratuites supplémentaires dans le cadre du dispositif du chèque-service accueil. Pour les ménages disposant d’un revenu inférieur à deux fois le salaire social minimum, le nombre d’heures d’accueil gratuit par semaine et par enfant auprès d’un prestataire du chèque-service accueil est porté de 3 à 13 (donc 10 heures supplémentaires).

Pour les ménages disposant d’un revenu entre deux et trois fois le salaire social minimum, le nombre d’heures d’accueil gratuit par semaine et par enfant auprès d’un prestataire du chèque-service accueil est porté de 3 à 8 (donc 5 heures supplémentaires).

Un investissement de 80,8 millions d’euros

Cela représente un allègement substantiel de la charge financière qui pesait sur les jeunes familles : une famille disposant du revenu médian (4 553 euros par mois) avec deux enfants en crèche économise ainsi 5 367 euros par an.

Les heures gratuites supplémentaires valent également pour les enfants de 4 à 12 ans dans le cadre du système du chèque-service accueil.

Au total, l’État investit 80,8 millions d’euros supplémentaires à partir de 2017 dans le dispositif du chèque-service accueil au profit des familles. « 80 millions investis pour l’avenir de nos enfants, pour les familles, pour la langue luxembourgeoise et le multilinguisme », a conclu le ministre.

 

Dernière mise à jour