Le 14 juillet 2014, le « Luxembourg Centre for Educational Testing » a été présenté lors d’une conférence de presse à l’Université du Luxembourg en présence du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch.
Au Luxembourg, les études sur l’éducation publiées depuis 2000 ont suscité une véritable prise de conscience des principaux défis auxquels est confronté le système scolaire, à savoir une grande hétérogénéité de la population scolaire combinée avec des exigences élevées en termes d’apprentissages à réaliser. Le développement d’un enseignement de qualité se trouve donc, depuis longtemps, au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. L’Université du Luxembourg et le ministère de l’Éducation nationale collaborent étroitement depuis de longues années afin de développer des processus d'évaluation (et de développement) de la qualité scolaire.
Depuis 2007, l’Université du Luxembourg élabore, administre et analyse, pour le compte du ministère de l’Éducation nationale, des évaluations externes des acquis scolaires, appelées Épreuves Standardisées (ÉpStan), dans les écoles fondamentales et secondaires du pays. Le ministère de l’’Éducation nationale et l’Université du Luxembourg sont également associés dans la conduite d’enquêtes comparatives internationales comme l’étude PISA menée sous l'égide de l’OCDE.
Considérant que la mesure et l'évaluation des acquis scolaires jouent un rôle sociétal toujours plus important dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie, il semblait donc logique de regrouper l’ensemble des compétences nécessaires au sein d’une structure de recherche et de transfert propre à l’Université du Luxembourg. Il s’agit en effet de fournir une base empirique de haute qualité absolument indispensable à la gestion et au pilotage du système éducatif luxembourgeois à différents niveaux (système, école, classe, élèves/parents).
Le Luxembourg Centre for Educational Testing (LUCET), dont la création a été décidée par la signature du nouveau contrat d’établissement entre le Gouvernement et l’Université, est implanté au sein de la Faculté des Lettres, des Sciences humaines, des Arts et des Sciences de l’Éducation (FLSHASE).
Sous la direction du Pr. Romain Martin, les quelques 30 collaborateurs scientifiques et techniques du LUCET assurent le monitoring du système en mesurant les performances scolaires des élèves. Les tests évaluant les principales compétences linguistiques et mathématiques des élèves, ainsi que les informations récoltées à propos du climat de classe et de la motivation des élèves, permettent aux spécialistes de donner une image précise des acquis d’apprentissage dans les domaines scolaires essentiels et de définir des profils de compétences. Il s’agit également d’identifier les facteurs socio-économiques et culturels qui ont un impact sur les acquis scolaires des élèves. Leur analyse devrait au final permettre d’orienter le système éducatif en direction d’une plus grande égalité des chances. La construction progressive d'une base de données longitudinale autorisera les chercheurs à suivre l’évolution des performances scolaires sur une plus longue période et, par conséquent, permettra de mieux comprendre les impacts à moyen et à long termes des interventions scolaires. Ce suivi longitudinal sera d’une importance cruciale pour piloter au mieux le système éducatif dans son ensemble, mais également pour ajuster, si nécessaire, les processus locaux de développement de la qualité menés par les équipes éducatives dans les établissements scolaires.
La collecte, la conservation et la suppression des données sont effectuées conformément à la loi luxembourgeoise sur la protection des données. Des codes anonymes et des procédures ad hoc garantissent que l'accès aux données personnelles est impossible pour les personnes non habilitées, tout en maintenant la possibilité d’un retour individualisé d’informations aux élèves et à leurs parents.
Le domaine de compétences du LUCET ne se limite pas à procéder aux évaluations externes existantes telles que les ÉpStan. Les chercheurs visent également le développement d’instruments innovants pour mesurer les acquis scolaires qui tiennent notamment compte de la situation linguistique complexe du Luxembourg. Dans cette optique, ils travailleront en étroite collaboration avec des établissements internationaux reconnus pour la qualité de leurs recherches dans ce domaine.