Rencontre du ministre Claude Meisch avec la presse : les chantiers prioritaires

Le 8 juillet, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a évoqué ses priorités avec la presse luxembourgeoise.

Le discours de la méthode

Le développement scolaire est un processus continu, a tenu à souligner d’emblée le ministre, un processus qui implique l’ensemble des acteurs du système éducatif, mais aussi plus globalement la société. Le ministre a décrit sa méthode de travail : ouverte, transparente, basée sur les faits, aspirant à un large consensus et à la continuité.

Cette démarche s’illustre par exemple dans la simplification des bilans intermédiaires à l’école fondamentale: appel à l’analyse scientifique de l’Université du Luxembourg, écoute des syndicats et des équipes du terrain, ajustements, phase pilote avant la généralisation. Elle s’incarnera aussi dans l’intégration d’experts externes au sein des groupes de travail et du futur Conseil national des programmes. L’accompagnement par l’Université du Luxembourg, qui connait bien les spécificités du pays, sera renforcé.

Un enseignement plus moderne

L’Institut de formation de l’Éducation nationale, qui assurera la formation continue et le stage des nouveaux enseignants, verra le jour d’ici septembre 2015. S’il répond aux exigences de la réforme de la Fonction publique (stage obligatoire aussi bien pour les nouveaux instituteurs que pour les professeurs des lycées), il crée l’opportunité de mieux outiller les enseignants, dans le cadre très particulier du Luxembourg. Davantage de place pourra être consacrée à la didactique parallèlement aux connaissances disciplinaires. Il devra aussi, dans un second temps, cibler la formation du personnel des structures d’accueil.

Les programmes seront modernisés afin de mieux relever le défi de l’hétérogénéité. Une commission nationale des programmes sera créée à l’enseignement fondamental et un Conseil national des programmes sera mis en place pour garantir la cohérence à travers tout le parcours scolaire.

Au cœur d’une école plus moderne, l’autonomie des établissements sera encouragée. Le ministère fixe le cadre et les objectifs généraux et met les moyens à disposition, mais c’est sur le terrain que les initiatives les plus innovantes et pertinentes prennent forme. Le ministre tient à soutenir celles-ci, dans une approche « bottom-up ». À l’enseignement secondaire, des journées lycées stimulent l’échange de bonnes pratiques ; à l’enseignement fondamental, les plans de réussite scolaire (PRS) sont appelés à jouer un plus grand rôle.

Le multilinguisme dès le plus jeune âge

Le ministre a rappelé ce constat déjà ancien : les enfants de familles immigrées peinent en allemand ; ceux de familles luxembourgophones, en français. Et malheureusement, dans les crèches, les uns et les autres sont souvent encadrés par du personnel parlant la même langue qu’eux.

Il est alors essentiel que les crèches et structures d’accueil favorisent le bilinguisme (luxembourgeois et français).

Le choix du gouvernement d’intégrer au sein d’un même ministère l’Éducation nationale et l’Enfance et la Jeunesse, constitue le premier pas dans cette direction.

L’éducation informelle pour tous

La nécessité de préparer tous les enfants au bilinguisme passe par une ambition forte : la gratuité des structures d’accueil. Cette finalité n’est pas qu’un service rendu aux parents, mais la voie pour garantir à chaque enfant l’égalité des chances. « Notre système éducatif doit clairement s’adjoindre un nouveau pilier, aux côtés de l’école fondamentale, du lycée, de l’université : l’éducation non formelle ». Celle-ci devra se conformer à des critères de qualité arrêtés par le gouvernement.

Le ministre se montre optimiste après 7 mois de travail : il a apprécié les nombreux échanges et débats avec les différents partenaires et observé la volonté d’avancer des uns et des autres : « Il y a un fort potentiel. Il faut juste un peu de temps, une approche scientifique et l’implication de tous les acteurs. »

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