Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse vient de publier la nouvelle édition du rapport Jeunes décrocheurs et jeunes inactifs au Luxembourg, qui s’intéresse au décrochage scolaire entre les années 2018/2019 et 2022/2023.
Après un rebondissement en 2020/2021, années marquées par la pandémie du Covid, le taux de 2022/2023 baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à 2021/2022. En 2021/2022, le taux de décrocheurs s’élevait à 8,1 % (1 767 élèves) ; en 2022/2023, il était de 7,6 % (1 716 élèves).
La lutte contre le décrochage scolaire fait partie des priorités de l’Éducation nationale. La baisse du taux des élèves qui ont quitté le système scolaire luxembourgeois au cours ou à la fin de l’année scolaire sans diplôme ni certification pour la deuxième année consécutive est une nouvelle encourageante qui reflète les efforts entrepris dans le domaine de l’Éducation nationale et la prise en charge des élèves à risque. Pour que ces efforts aboutissent, il importe de bien cerner et comprendre le phénomène, d’identifier les groupes d’élèves les plus concernés et de comprendre les raisons qui poussent un jeune à quitter prématurément l’école.
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2018/2019 |
2019/2020 |
2020/2021 |
2021/2022 |
2022/2023 |
Taux de décrocheurs |
7,8 % |
7,0 % |
8,2 % |
8,1 % |
7,6 % |
Le Luxembourg atteint ainsi l’objectif fixé par l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie de réduire jusqu’en 2030 le taux des décrocheurs en-dessous du seuil de 9 %. Ce résultat confirme le bien-fondé des mesures prises par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.
Soutenir les jeunes à se réinscrire
Abandonner l’école peut n’être qu’un accident de parcours, sans impact durable sur le jeune. L’essentiel est qu’il renoue à un moment donné avec une formation qui le mènera à une certification ou un diplôme. Les services du ministère en charge du suivi des décrocheurs encouragent les jeunes à renouer avec l’école qui profitent de délais d’inscription flexibles, bien au-delà de la rentrée scolaire.
Si l’on fait abstraction des élèves décrocheurs qui se sont réinscrits l’année scolaire suivante, le taux de décrocheurs effectifs est de 5,8 % et atteint un niveau comparable à l’année 2019/2020, année pendant laquelle le taux était exceptionnellement bas.
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2018/2019 |
2019/2020 |
2020/2021 |
2021/2022 |
2022/2023 |
Taux de décrocheurs effectifs (total des décrocheurs – décrocheurs réinscrits) |
6,7 % |
5,7 % |
6,4 % |
6,7 % |
5,8 % |
Redoublants, garçons, élèves de 9e et 10e années d’études davantage à risques
Certains groupes d’élèves courent un plus grand risque de décrocher :
- les élèves ayant accumulé un retard scolaire d’au moins deux années : c’est le cas de 69,8 % des décrocheurs ;
- les garçons plus que les filles : les garçons représentent chaque année un peu plus de 60 % des décrocheurs ;
- les élèves de 5e et de 4e de l’enseignement secondaire : en 2022/2023, 48,5 % des décrocheurs proviennent des classes de ce niveau d’enseignement. Les classes y relatives constituent des moments charnière dans le choix de la voie de formation ou de la direction des études et ainsi des défis particuliers dans la lutte contre le décrochage scolaire.
Prévenir le décrochage en affrontant l’échec scolaire
Le développement des Centres d’insertion socio-professionnelle (CISP) est une des pistes phares du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse pour réagir à la détresse des jeunes en risque ou en situation de décrochage du système éducatif. L’offre s’adresse à des jeunes de deux tranches d’âge ; des élèves de 12 à 16 ans, inscrits dans des classes spécialisées nommées Classes RELANCE et des élèves ou jeunes décrocheurs de 16 à 24 ans accomplis, inscrits dans des classes à objectifs spéciaux nommées Classes RECONNECT.
L’objectif de ces classes est la réconciliation des jeunes avec le système scolaire et la poursuite de leur parcours scolaire ou de formation professionnelle. L’expansion de l’offre est prévue pour les années à venir ainsi qu’un accompagnement scientifique au niveau national.
Tendre la main à ceux qui ont décrochés
2 021 jeunes contactés par le SNJ
Les antennes locales du Service national de la jeunesse effectuent un suivi individuel des décrocheurs, dans la mesure où elles réussissent à les joindre. En 2022/2023, elles ont contacté et proposé leur soutien à plus de 2 000 jeunes.
Les offres du SNJ de plus en plus sollicitées
Le rapport Jeunes décrocheurs et jeunes inactifs comprend une partie consacrée aux offres que le SNJ met en œuvre afin de soutenir ce public et de les motiver à renouer avec une activité. Elle décrit brièvement les différents dispositifs et indique les chiffres de fréquentation.
Le SNJ propose principalement des alternatives à l’inactivité, comme les services volontaires, les ateliers et les stages de découverte.
Les services volontaires deviennent de plus en plus populaires auprès des jeunes et sont de mieux en mieux fréquentés (+ 8,7 % en 2022/2023 par rapport à l’année précédente). La participation la plus élevée a eu lieu pendant les mois de février à juin.
Le nombre de jeunes participant à un atelier ou à un stage de découverte a aussi augmenté par rapport à 2021/2022. Les stages ont connu un succès particulier auprès des jeunes voulant s’orienter vers un apprentissage (augmentation de 31,3 % par rapport à l’année 2021/2022).