Évaluation de l’inclusion scolaire

Plus d’enfants dans l’inclusion. À l’avenir, une meilleure réactivité et davantage de ressources pour l’école.

Le 23 janvier 2023, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté lors d’une conférence de presse les résultats d’une évaluation du dispositif de l’inclusion scolaire au Luxembourg.

Une évaluation du dispositif de l’inclusion des cinq dernières années

En introduisant un nouveau dispositif pour la prise en charge des élèves à besoins spécifiques en 2017 et 2018, le Luxembourg a mis en œuvre une réforme fondamentale de l’inclusion scolaire au Luxembourg, comme Claude Meisch l’a souligné lors de la conférence de presse :

« Nous avons longtemps parlé d’une réforme de l’EDIFF avant l’introduction du nouveau dispositif en 2018. Une réforme avec laquelle davantage de compétences, de ressources et de possibilités ont été investies dans la scolarisation des enfants à besoins spécifiques. Il s’agit d’un investissement dans les chances d’avenir de tous les enfants et d’un grand pas dans le domaine de l’inclusion au Luxembourg. »

L’encadrement d’enfants à besoins spécifiques s’organise aujourd’hui à trois niveaux : sur le plan national, huit Centres de compétences en psychopédagogie spécialisée et une Commission nationale d’inclusion (CNI) ont été créés. Sur le plan régional, des Équipes de soutien des élèves à besoins éducatifs spécifiques (ESEB) interviennent auprès des élèves et sur le plan local, un Instituteur spécialisé dans l’encadrement et la prise en charge des élèves à besoins spécifiques (I-EBS) peut agir directement dans les écoles fondamentales. Par ailleurs, la Commission d’inclusion (CI) a été réorganisée à l’enseignement fondamental et à l’enseignement secondaire, et une Commission d’inclusion scolaire (CIS) a été mise en place.

Renforcement de l’inclusion scolaire grâce à la réforme

Le Luxembourg est un des leaders en matière de scolarisation inclusive. Depuis les réformes en 2017 et 2018, le ministère de l’Éducation nationale a créé plus de 700 nouveaux postes et a ainsi doublé les ressources pour enfants à besoins spécifiques par rapport à 2014/2015. Les investissements des cinq dernières années ont permis une augmentation continue des prises en charges ambulatoires dans le système scolaire régulier (de 0,72% de tous les élèves en 2014/15 à 0,85% de tous les élèves en 2020/2021) et une baisse des scolarisations dans un Centre de compétences (de 0,89% de tous les élèves en 2014/15 à 0,76% de tous les élèves en 2020/21).

Une évaluation qui prouve que le nouveau dispositif est accepté

Le rapport d’évaluation comprend trois volets : un sondage avec un questionnaire en ligne, des entretiens qualitatifs individuels auprès du personnel enseignant, du personnel socio-éducatif et des directions de l’enseignement fondamental, de l’enseignement secondaire et des Centres de compétences en psychopédagogie spécialisée ainsi qu’une étude détaillée de la Commission nationale d’inclusion (CNI), à laquelle ont participé tous les membres et collaborateurs. S’y ajoute une étude de chacun des Centres de compétences en psychopédagogie spécialisée, réalisée par une agence de conseils externe (EXIGO SA).

L’évaluation permet de constater une grande implication et un fort dévouement de tous les groupes du personnel encadrant les élèves à besoins spécifiques. Le nouveau dispositif est bien accepté par les acteurs de l’éducation.

Information et délais comme défis principaux de l’évaluation

L’évaluation du dispositif de prise en charge des élèves à besoins spécifiques a permis d’identifier six axes d’amélioration. Les plus importants sont la réduction des délais de prise en charge et une meilleure information sur le fonctionnement du système des acteurs impliqués.

Un texte de loi sur le bien-être et l’inclusion

Au cours des derniers mois, un avant-projet de loi qui prend en compte les aspects essentiels de l’évaluation a été élaboré. Les différents éléments du projet ont été discutés avec les Collèges des directeurs des Centres de compétences de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire, les syndicats des CGFP et de l’OGBL ainsi que la Représentation nationale des parents d’élèves. Dans les semaines à venir, le texte sera soumis au Conseil du Gouvernement, le but étant de le faire entrer en vigueur pour la rentrée 2023-2024.

Un délai maximal pour le diagnostic

Le diagnostic est un aspect important de la réduction des délais. L’établissement, pour chaque élève concerné, d’un dossier actant le diagnostic de ses besoins est déjà aujourd’hui un gain qualitatif essentiel dans la prise en charge d’enfants à besoins spécifiques. Néanmoins, actuellement, dix mois passent en moyenne avant que la prise en charge de l’élève puisse commencer. La nouvelle loi introduira un délai de quatre semaines pour l’établissement d’un premier diagnostic dans l’enseignement fondamental et secondaire, respectivement un délai de trois mois pour l’établissement d’un diagnostic par un Centre de compétences. Une fois ce premier diagnostic établi, la prise en charge débutera aussitôt ; au besoin, un diagnostic détaillé sera établi par la suite.

Soutien supplémentaire des parents par une personne de référence

Au niveau de chaque Équipe de soutien des élèves à besoins éducatifs spécifiques (ESEB), une personne de référence assumera des tâches supplémentaires, notamment en informant les parents de l’élève des mesures mises en place pour l’encadrement de leur enfant. Cette personne sera l’interlocuteur entre l’élève, les parents et les personnes impliquées dans l’encadrement individuel.

Introduction d’un Assistant pour enfants à besoins spécifiques (A-EBS)

Pour soutenir les écoles dans la mise en œuvre des mesures d’encadrement d’élèves à besoins spécifiques et pour permettre une plus grande réactivité, un Assistant pour enfants à besoins spécifiques (A-EBS) interviendra en plus de l’Instituteur spécialisé dans l’encadrement et la prise en charge des élèves à besoins spécifiques (I-EBS). Au cours des prochaines années, un tel A-EBS sera affecté à chaque école. La nouvelle loi permettra de recruter les A-EBS au niveau DAP.

Création d’un Service national de l’éducation inclusive (SNEI)

En vue d’assurer une bonne coordination et un échange fructueux entre les acteurs, un Service national de l’éducation inclusive (SNEI) sera mis en place. Ce Service aura pour vocation la promotion de l’éducation inclusive et l’amélioration continue de la qualité du dispositif de prise en charge des élèves à besoins spécifiques.

 

  1. (de g. à dr.) Laurent Dura, directeur de la direction générale de l'inclusion ; Claude Meisch, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse

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