Lex Folscheid, Premier conseiller de gouvernement, et Luc Weis, directeur du Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT), ont présenté les constats et conclusions de l’étude PISA 2018 pour le Luxembourg, le 3 décembre 2019.
La performance globale de l‘école luxembourgeoise reste stable sur le long terme alors que l’hétérogénéité de la population d’élèves continue d’augmenter. Le Luxembourg est le pays de l’OCDE qui affiche à la fois le taux le plus élevé d’élèves avec origine migratoire (55%, contre 40% en 2009) et le taux le plus élevé de jeunes dont la première langue parlée à la maison n’est pas la langue de l’école ni celle du test PISA (83%).
PISA 2018 n’apporte guère d’élément nouveau. L’étude confirme les défis connus depuis longtemps, de même que la pertinence de la politique éducative engagée pour mieux répondre à la diversité des élèves.
Soutenir les élèves les plus vulnérables
L’étude fait toutefois ressortir un constat interpellant: celui de la faible performance des élèves les plus vulnérables. Plus de 25% des jeunes atteignent des scores qui se situent au niveau de compétence le plus bas, voire au-dessous. Ce taux est supérieur à la moyenne de l’OCDE dans les trois domaines de compétences testés : lecture, mathématiques et sciences. Il s’agit donc d’une population scolaire qui n’a pas encore trouvé d’offre adéquate au sein du système pour répondre à ses besoins.
« PISA est un compas qui nous donne la direction où creuser davantage. L’étude braque le projecteur sur les élèves de 15 ans, mais nous voyons que les écarts de performance apparaissent très tôt, dès le cycle 2 de l’enseignement fondamental. Ce constat conforte notre décision d’agir déjà au niveau des premières années du parcours dans le système éducatif pour améliorer l’équité des chances. Nous l’avons fait en introduisant un programme d’éducation plurilingue à la crèche, en diversifiant l’offre scolaire, en ouvrant des écoles internationales publiques, etc » a expliqué Lex Folscheid.
Il est cependant nécessaire d’aller plus loin, avec notamment l’élaboration d’un plan d’action pour la voie de préparation, une meilleure intégration des élèves d’origine étrangère, l’amélioration des compétences de lecture et de la qualité de l’orientation scolaire.
Des études nationales plus ciblées
Les analyses tracées par PISA seront approfondies dans le cadre d’études nationales ciblées. Il s’agira notamment du Bildungsbericht du Luxembourg Center for Educational Testing (LUCET), dont la prochaine édition est prévue pour 2021. De même, l’Observatoire national de la qualité scolaire, organe indépendant du ministère, prendra en compte les résultats de PISA dans son évaluation systémique de la qualité du système scolaire et de la mise en œuvre des politiques éducatives.
Une participation tous les 6 ans
Le Luxembourg continuera de participer à PISA, mais à raison d’un cycle sur deux. Une période de référence plus longue, soit 6 ans au lieu de 3 ans, permettra de poser un regard plus nuancé sur l’évolution réelle des compétences des élèves et d’identifier les leviers susceptibles d’améliorer la qualité scolaire. La prochaine participation est fixée à 2024.
Le ministère a également entamé des pourparlers avec les autorités d’entités régionales qui présentent des contextes sociodémographiques et linguistiques comparables au Luxembourg (Südtirol, Belgique de l’Est …) pour constituer, en collaboration avec le Luxembourg Center for Educational Testing (LUCET), un réseau qui permettra de mettre en place un monitoring commun des systèmes éducatifs respectifs.
Le rapport PISA 2018 de l’OCDE concernant le Luxembourg peut être téléchargé ici.