Pour influencer la qualité de l’école, de bons programmes et un bon matériel didactique connaissent plus de répercussions que n’importe quelles réformes structurelles. Afin d’assurer une approche pédagogique et didactique efficace et différenciée, l’école doit pouvoir recourir non seulement à des programmes, mais aussi à des matériels didactiques, y compris numériques, adéquats et cohérents, adaptés aux défis de l’enseignement de nos jours, mais aussi susceptibles d’évoluer avec la société.
En vertu d’une approche durable, il s’agit de créer les structures par lesquelles les programmes pourront être continuellement actualisés, en collaboration avec les acteurs sur le terrain et un accompagnement scientifique, tout en s’ouvrant à la société civile.
La loi votée le 7 février 2019 instaure un conseil national des programmes, ainsi que des commissions nationales de programmes à l’enseignement fondamental.
Un conseil national des programmes pour veiller à la cohérence des programmes
Le Conseil national des programmes veille à la cohérence des enseignements depuis l’école fondamentale jusqu’à la fin de la scolarité.
Organe consultatif autonome, le conseil peut, de sa propre initiative, concevoir des avis et recommandations en matière curriculaire, qu’il transmet au ministre. Inversement, le ministre peut lui soumettre des demandes à analyser.
Sa mission essentielle est de conseiller le ministre dans les questions concernant le domaine curriculaire, les programmes et leur conception. Pour ce faire, le conseil national des programmes recueille et étudie des demandes qui émergent notamment des mutations sociétales (social, politique, économique, écologique, numérique, humanitaire, culturel, ...) – dont il est saisi ou dont il se saisit –, suit l’évolution en matière curriculaire, tient compte des recommandations de l’Observatoire national de la qualité scolaire et s’informe sur les pratiques au Luxembourg et dans d’autres pays.
Ouvert sur la société civile, le conseil peut consulter les administrations et les organismes publics, les organisations, les associations et interlocuteurs de la société civile dont il juge la collaboration utile. De même, il peut demander le soutien d’experts, d’instituts de recherche ou d’établissements universitaires.
Sur des sujets spécifiques portant sur une matière curriculaire, il peut initier des forums regroupant des représentants de la société civile invités. Ces forums constituent un espace d’échanges et de débats qui favorise le rapprochement de l’Ecole et des mondes socio-économique, professionnel, associatif, scientifique et culturel.
Le conseil est composé de huit personnalités – dont au moins trois hommes et au moins trois femmes –, choisies en fonction de leur expérience et compétence dans différents domaines tels que l’enseignement, la culture, l’économie, l’écologie, l’associatif, le numérique et autres. Le président, le vice-président et les membres sont nommés par le ministre pour un mandat renouvelable de trois ans.
Des commissions de programmes, au fondamental aussi
Afin de moderniser les programmes en concertation directe avec les praticiens du terrain, des commissions nationales de programmes sont instaurées à l’enseignement fondamental, sur le modèle de celles qui existent à l’enseignement secondaire.
Les commissions interviennent dans les domaines de développement et d’apprentissages centraux, à savoir :
- le langage, l’alphabétisation, les langues allemande, française et luxembourgeoise, l’éveil et l’ouverture aux langues ;
- les mathématiques ;
- la découverte du monde, l’éveil aux sciences, les sciences humaines et naturelles ;
- l’expression corporelle, la psychomotricité et la perception, les sports et la santé ;
- l’éveil à l’esthétique, à la création et aux cultures, les arts et la musique ;
- la vie en commun et ses valeurs ;
- le cycle 1: l’éducation précoce et préscolaire.
Les commissions se composent d’enseignants et de directeurs de région de l’enseignement fondamental. Dans l’exercice de leurs missions, les commissions peuvent être accompagnées par des experts.
Les commissions font des propositions ou émettent des avis, soit de leur propre initiative, soit à la demande du ministre sur :
- le plan d’études de l’enseignement fondamental ;
- les méthodologies pédagogiques ;
- le matériel didactique ;
- les principes et modalités de l’évaluation ;
- les épreuves communes ;
- les évaluations externes ;
- les besoins en matière de formation continue.
Les commissions nationales de l’enseignement fondamental sont accompagnées par la Division du développement des curriculums du Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques (SCRIPT). Le SCRIPT travaille en étroite collaboration avec le Luxembourg Center for School Development (LuCS), qui assure l’accompagnement scientifique du développement curriculaire.
Du matériel pédagogique « made in Luxembourg »
Une division du développement de matériels didactiques, au sein du Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT), a pour mission de coordonner les efforts de conceptualisation, d’élaboration et de diffusion de matériels pédagogiques.
L’accent est notamment mis sur les contenus numériques, avec des applications développées en fonction des programmes et des spécificités de l’école luxembourgeoise.
À moyen terme, le ministère entend faire élaborer et produire un plus grand nombre de manuels scolaires et de matériels didactiques, y compris numériques, au Luxembourg tant pour l’enseignement fondamental que pour le secondaire et le secondaire technique.