Le 18 novembre a lieu la Journée européenne annuelle pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Cette année, le Conseil de l’Europe a sélectionné comme thème « Apprendre des victimes et des survivant·e·s de violences sexuelles subies dans l’enfance pour inspirer un changement de politiques ». Pour le Conseil de l’Europe, c’est l’occasion de souligner l'importance de s'engager avec les victimes et survivant·e·s au niveau national et local, de tirer des leçons de leurs expériences traumatisantes, de comprendre ce qui aurait pu être mieux fait pour réagir, signaler et les soutenir.
Au Luxembourg, quatre messages forts des victimes et survivant·e·s
Dans le contexte de la Journée européenne, les pays européens se mobilisent de différentes manières pour apporter leur pierre à l’édifice de la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Au Luxembourg, le Service des droits de l’enfant du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, en partenariat avec l’Alupse et le Service central d’assistance aux victimes (SCAS), ont contribué à cet effort européen et soutenu la campagne du Conseil de l’Europe en recueillant les souhaits de victimes et de survivant·e·s.
Quatre messages forts, adressés à la société et aux autorités, ressortent des témoignages recueillis et soulignent la nécessité de :
- « sensibiliser la société » ;
- « miser sur la prévention » ;
- « être vigilant » ;
- « écouter et croire l’enfant qui révèle des violences ».
Afin de contribuer à une sensibilisation nationale sur le thème des violences sexuelles subies dans l’enfance, les témoignages sont mis en évidence dans la publication « Apprendre des victimes et survivant·e·s de violences sexuelles ».
Renforcement de la législation et offre d’aide et soutien
Au Luxembourg, la loi du 7 août 2023 a renforcé la lutte contre les abus sexuels et l’exploitation sexuelle des mineurs, avec l’abolition du délai de prescription pour poursuivre les auteurs présumés de viol sur mineur, le renforcement des peines pour abus sexuels et le rallongement des délais de prescription pour les infractions envers des mineurs. Des services d’aide et de soutien aux victimes et survivant·e·s de violences sexuelles subies dans l’enfance sont accessibles sur le site www.violence.lu.
Parler correctement des violences sexuelles
Le Service des droits de l’enfant du ministère a publié, en collaboration avec End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children for Sexual Purposes (ECPAT) Luxembourg, un guide pour les professionnels qui travaillent avec les enfants ou les médias. Ce guide « Parler correctement des violences sexuelles » explique les termes utilisés par les spécialistes lorsqu’ils décrivent différentes formes de violences sexuelles contre les enfants et constitue un support pour une compréhension partagée de ces termes et concepts.
Un enfant sur cinq estimé victime d’un abus sexuel
Une publication du Parlement européen à l’occasion de la Journée européenne pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels en 2022 a indiqué qu’en Europe, environ un enfant sur cinq serait victime d'une forme de violence sexuelle, qu’entre 70 et 85 % des enfants victimes connaissent leur agresseur et qu’un tiers des enfants victimes d'abus n'en parlent jamais à personne. Concernant la situation au Luxembourg, une étude publiée par le STATEC en 2022 a montré que les femmes jeunes sont largement plus touchées par les violences sexuelles que les plus âgées, et que parmi la classe d’âge des 16-24 ans, une femme sur six a subi une violence sexuelle.