Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse vient de publier la nouvelle édition du rapport Jeunes décrocheurs et jeunes inactifs au Luxembourg, qui s’intéresse au décrochage scolaire entre les années 2017/2018 et 2021/2022.
La lutte contre le décrochage scolaire fait partie des priorités du ministère. Pour y parvenir, il importe de bien cerner le phénomène, d’identifier les groupes d’élèves les plus concernés et de comprendre les raisons qui poussent un jeune à quitter prématurément l’école.
Le rapport porte sur les élèves qui ont quitté le système scolaire luxembourgeois au cours ou à la fin de l’année scolaire sans diplôme ni certification. Après un rebondissement en 2020/2021 par rapport à 2019/2020, le taux 2021/2022 baisse par rapport à l’année précédente. Alors qu’en 2020/2021, le taux de décrochage s’élevait à 8,38 %, il a baissé à 8,19 % en 2021/2022. L’année scolaire 2019/2020 était exceptionnelle vu l’impact de la pandémie liée au Coronavirus.
2017/2018 |
2018/2019 |
2019/2020 |
2020/2021 |
2021/2022 |
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Taux de décrochage |
8,37 % |
7,95 % |
7,05 % |
8,38 % |
8,19 % |
« Notre ambition est d’offrir à chaque jeune une chance de qualification et les meilleures perspectives d’avenir possibles. Pour cette raison, la lutte contre le décrochage demeure une priorité qui requiert l’effort collectif de nos écoles, des enseignants, des parents et de tous les services spécialisés qui accompagnent les élèves », souligne le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch.
Le Luxembourg atteint ainsi l’objectif fixé par l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie « Europe 2020 » en se situant depuis des années en-dessous du seuil de 10 %. De même, le Luxembourg atteint l’objectif que se sont fixé les États membres pour l’année 2030, à savoir d’avoir un taux de décrochage inférieur à 9 %. Le taux confirme le bien-fondé des mesures prises par le ministère de l’Éducation nationale, l’Enfance et la Jeunesse à différents niveaux : diversification de l’offre scolaire, introduction des services socio-éducatifs dans les lycées, adaptation des délais d’inscription en formation professionnelle (voir ci-dessous), etc.
Parmi les 1 767 décrocheurs de l’année scolaire 2021/2022, 316 se sont réinscrits ultérieurement. Si l’on fait abstraction des élèves décrocheurs qui se sont réinscrits l’année scolaire suivante, le taux de décrocheurs effectifs est de 6,65 % en 2021/2022.
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2017/2018 |
2018/2019 |
2019/2020 |
2020/2021 |
2021/2022 |
Taux de décrocheurs effectifs |
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Soutenir les jeunes à se réinscrire
Abandonner l’école peut n’être qu’un accident de parcours, sans impact durable sur le jeune. L’essentiel est qu’il renoue à un moment donné avec une formation qui le mènera à une certification ou un diplôme. Les services du ministère en charge du suivi des décrocheurs encouragent les jeunes à renouer avec l’école.
Le taux de réinscription était de 17,9 % au 15 novembre 2021 et de 25,3 % au 31 décembre 2021.
Le taux de réinscription peut être augmenté en élargissant la période d’inscription. Il est important que les jeunes puissent se réinscrire durant les mois suivant la rentrée scolaire sans pour autant compromettre leur apprentissage. Ainsi, en accord avec les chambres professionnelles, la date limite de conclusion d’un contrat d’apprentissage avait été prolongée jusqu’au 30 novembre en 2021.
Groupes à risque
Certains groupes d’élèves courent un plus grand risque de décrocher :
- les élèves ayant accumulé un retard scolaire d’au moins deux années : c’est le cas de 61,5 % des décrocheurs ;
- les garçons plus que les filles : les garçons représentent chaque année plus ou moins 60 % des décrocheurs ;
- les élèves de 9e et 10e années d’études de l’enseignement secondaire : en 2021/2022, 47 % des décrocheurs proviennent de ces classes. Bien que ce taux ait baissé par rapport aux années précédentes, ces classes constituent des moments charnières dans le choix de la voie de formation ou de l’orientation des études et ainsi des défis particuliers dans la lutte contre le décrochage scolaire.
Prévenir le décrochage des élèves en transition vers une formation professionnelle
Les élèves qui désirent faire une formation professionnelle dans le régime concomitant se voient confrontés à des défis particuliers : ils doivent à la fois s’inscrire dans un lycée qui offre la formation souhaitée et conclure un contrat d’apprentissage avec un employeur.
Depuis 2020, des mesures ont été mises en place pour soutenir les élèves en difficultés, notamment la possibilité de s’inscrire dans un lycée et de suivre les cours en attendant de trouver un patron formateur, avec l’appui des équipes socio-pédagogiques des lycées, des centres nationaux de formation professionnelle continue (CNFPC) et des agents des antennes locales du Service national de la jeunesse (SNJ). Même s’il n’est pas possible de chiffrer l’impact de ces efforts, il est clair qu’ils ont contribué à la baisse du taux de décrochage en 2021/2022.
1 587 décrocheurs contactés par le SNJ
Les antennes locales du Service national de la jeunesse effectuent un suivi individuel des décrocheurs. En 2021/2022, elles ont contacté et proposé leur soutien à 1 587 jeunes.
Les ateliers du SNJ de plus en plus sollicités
Le SNJ propose principalement des alternatives à l’inactivité, comme les services volontaires, les ateliers et les stages de découverte.
Les ateliers deviennent de plus en plus populaires auprès des jeunes et sont de plus en plus fréquentés (+ 9,5 % par rapport à l’année précédente). La participation la plus élevée a eu lieu pendant les mois de février à juillet, période pendant laquelle la plupart des élèves décrochent de l’école et cherchent des alternatives.
Le nombre de jeunes participant à un service volontaire ou à un stage de découverte connait une légère baisse par rapport à l’année précédente.