Lors d’une conférence de presse le 10 mars 2016, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté les adaptations que le gouvernement entend apporter aux conditions de recrutement des enseignants de l’enseignement secondaire et secondaire technique. Le projet de loi afférent a été déposé le 25 février 2016.
Une école de qualité a besoins d’enseignants compétents : la formation initiale, le recrutement, l’insertion professionnelle et la formation continue sont autant d’éléments qui se conjuguent pour assurer que les enseignants soient bien préparés aux défis de leur profession exigeante. Pour mieux soutenir les enseignants dans leur développement professionnel, le gouvernement a défini un ensemble de mesures cohérentes : introduction d’un stage d’insertion obligatoire, augmentation du nombre d’heures de formation continue obligatoires, mise en place d’une formation menant au master in secondary education offerte par l’Université du Luxembourg…
Une importance particulière doit être portée à l’enseignement secondaire et secondaire technique, où la pénurie d’enseignants qualifiés persiste depuis des années. Ainsi en 2014/2015, 89 des 249 postes vacants n’ont pas pu être occupés. Dans les disciplines les plus touchées (mathématiques, biologie, chimie, français…), le nombre de candidats qui se présentent à l’examen-concours était dès le départ insuffisant : en mathématiques, 16 candidats se sont présentés pour 27 postes ; 12 ont pu être retenus (session 2015).
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé d’adapter les conditions de recrutement des futurs professeurs.
Maintenir un niveau d’exigence élevé
Le niveau de qualification exigé pour accéder à la fonction de professeur reste inchangé. Comme par le passé, tous les candidats doivent se prévaloir d’un diplôme bachelor et d’un diplôme de master pour être admis à l’examen-concours.
Les connaissances théoriques des candidats dans la discipline qu’ils entendent enseigner gardent toute leur importance. L’examen-concours, qui permet de vérifier ces connaissances, est maintenu.
Élargir l’accès à l’examen-concours en tenant compte de la diversité des parcours universitaires
La future loi ouvrira l’accès à l’examen-concours aux candidats détenteurs d’un diplôme de bachelor et d’un diplôme de master, dont l’un ou l’autre est en lien avec la spécialité enseignée.
Cette ouverture des conditions d’admission permettra à un plus grand nombre de candidats de se présenter à l’examen-concours tout en tenant compte de la diversification croissante des parcours universitaires. Aujourd’hui, après avoir obtenu un bachelor, les étudiants peuvent en effet poursuivre leurs études en choisissant parmi de nombreux masters dans des domaines apparentés à leur spécialité. Il s’ensuit que de plus en plus de jeunes diplômés ne rentrent plus dans le moule du système de recrutement luxembourgeois, qui actuellement exige encore un bachelor et un master dans la même spécialité.
Porter une plus grande attention aux compétences en didactique
L’admission à l’examen-concours des candidats détenteurs d’un diplôme de bachelor en lien avec la spécialité enseignée et d'un diplôme de master en pédagogie/didactique axé sur la spécialité enseignée, sera promue, notamment à travers l’offre, à l’Université du Luxembourg, d’une formation menant au master in secondary education. Face à l’hétérogénéité croissante de la population scolaire, les compétences pédagogiques, les compétences en didactique de la discipline et les compétences sociales sont en effet toutes aussi essentielles dans l'exercice de la profession d'enseignant que la connaissance des matières enseignées.
Comme par le passé, les détenteurs d’un diplôme de bachelor en lien avec la spécialité enseignée et d’un diplôme de master en lien avec la spécialité enseignée continueront à être admis à l’examen-concours.
Il est prévu que les nouvelles conditions d’accès s’appliqueront aux candidats qui se présenteront à l’examen-concours en 2016/2017.