Le 11 septembre, Claude Meisch, a rencontré la presse au Lycée Aline Mayrisch pour sa première rentrée en tant que le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. Avant de détailler ses axes d’action prioritaires, il a rappelé le rôle de l’école comme facteur d’intégration et exprimé sa volonté d’agir sur le terrain et dans la salle de classe. Car c’est là que pourra être relevé le défi de la diversité des élèves.
Toutes les études le confirment : au cœur de l’école se situe la relation enseignants-élèves. Il importe donc de renforcer l’enseignant, tant à travers la formation initiale que la formation continue et le matériel didactique. Un Institut de formation de l’éducation nationale verra le jour d’ici septembre 2015. La création d’un master en didactique de l’enseignement secondaire (master of secondary education) est étudiée avec l’Université du Luxembourg. Le volume de la formation continue obligatoire (8 heures actuellement) pourrait être reconsidéré.
La performance de l’école doit aussi s’appuyer sur des programmes rénovés, correspondant à notre temps et à nos élèves. Des commissions des programmes seront instaurées à l’école fondamentale, les commissions nationales des programmes des lycées seront davantage impliquées. Comme l’école appartient à l’ensemble de la société, celle-ci sera représentée, dans ses dimensions culturelle, économique et sociale, au sein d’un futur Conseil national des programmes aux côtés des acteurs de l’école.
Nos élèves diffèrent toujours plus les uns des autres ; une prise en charge individualisée est plus nécessaire que jamais. Elle exige des ressources. Les dispositifs actuels (tel que la demi-heure d’appui pédagogique de la tâche hebdomadaire des instituteurs) seront évalués. Il s’agira d’obtenir de meilleurs résultats avec des moyens identiques. Dans un même souci de mieux suivre l’enfant, une synergie et plus de cohérence seront recherchés entre les différents services suivant les enfants en difficultés (EDIFF, ONE, CIS, CPOS-SPOS, etc.).
Si l’enseignant est l’un des piliers de la réussite scolaire, les parents en constituent le second. Le projet de garde d’enfance gratuit ne doit pas faire croire que les parents sont invités à se décharger sur les structures d’accueil, puis sur l’école. Au contraire. Le partenariat avec les familles sera formalisé et consolidé dès la petite enfance.
Des populations d’élèves hétérogènes, provenant de milieux socio-économiques disparates appellent des solutions adaptées. L’autonomie des écoles permet cette flexibilité. De même, l’hétérogénéité appelle la diversification de l’offre scolaire publique. À défaut, nous risquons une fuite vers les écoles privées et par conséquent une fracture sociale.
Le multilinguisme, fondement de notre société, exige des mesures ambitieuses, si l’on veut qu’il demeure une force. C’est dès la petite enfance que nos enfants, de famille immigrée ou luxembourgeoise, doivent être confrontés tant au luxembourgeois qu’au français. Les crèches, souvent monolingues, devront, à travers leur personnel, offrir aux enfants une immersion bilingue. La langue maternelle des enfants devra aussi trouver sa place.
Enfin, le ministre a conclu sur ce qui lui tient le plus à cœur : pour que notre école soit une école de la réussite pour tous, elle a besoin de parents et d’enseignants engagés et aussi d’élèves engagés. Le ministre et le ministère s’engagent à leurs côtés : « Fir eng engagéiert Schoul ».