Au Luxembourg, le « bain linguistique » multilingue est une réalité vécue au quotidien par les plus jeunes enfants. En l’absence de données sur les pratiques langagières au sein des familles des enfants de 0 à 4 ans, le Service national de la jeunesse (SNJ) a réalisé, en collaboration avec différents partenaires, une enquête auprès des parents résidant au Luxembourg.
Au total, 33 000 parents d’enfants âgés de 0 à 4 ans ont été contactés par voie postale pour participer volontairement à l’enquête. La lettre a été envoyée en 6 langues, dont le polonais, l’arabe, le portugais, l’anglais, le français et le luxembourgeois, et contenait à la fois le lien vers l’enquête et un code QR permettant d’accéder immédiatement à la page internet de l’enquête. Au total, 8 342 réponses ont été reçues de la part des parents, reflétant leur perception de la réalité linguistique de 10 090 jeunes enfants.
L’enquête révèle la grande diversité des langues utilisées au sein des familles : au total, 124 langues différentes ont été mentionnées par les parents. Les 5 langues les plus mentionnées dans l’enquête sont le luxembourgeois, le français, l’allemand, l’anglais et le portugais. Environ 2/3 des enfants sont en contact avec au moins deux langues à la maison : ainsi 34,2 % des parents parlent une langue avec leurs enfants, 38 % deux langues et 27,8 % trois langues ou plus. Les enfants qui ne grandissent qu’avec une seule langue à la maison sont donc minoritaires.
Bien que l’enquête n’ait pas permis d’analyser l’intensité du contact avec les langues, il ressort toutefois que malgré la grande diversité des langues présentes dans le pays, la majorité des enfants de 0 à 4 ans est en contact avec le luxembourgeois au quotidien à la maison, que ce soit à travers les échanges avec les parents et/ou la fratrie, la lecture, le chant ou la télévision. Le luxembourgeois est souvent utilisé en combinaison avec d’autres langues au sein des familles. Les données révèlent que 15 % des enfants qui parlent le luxembourgeois avec leur fratrie, n’entendent pas le luxembourgeois de la part de leurs parents.
L’enquête démontre parallèlement la forte présence de la langue française au sein des familles, que ce soit lors des interactions, de la lecture de livres, du chant ou de la télévision.
Le contact avec la langue luxembourgeoise est considérablement renforcé si l’enfant fréquente une crèche et/ou l’éducation précoce de l’enseignement fondamental. Ce constat de l’enquête souligne donc le rôle important que l’éducation formelle et non-formelle de la petite enfance jouent en matière d’accès au luxembourgeois.