Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, et le ministre de la Justice, Felix Braz, ont présenté le 28 mars 2018 le projet de loi réformant la protection de la jeunesse et une note commune concernant les structures nécessaires pour venir en aide aux jeunes en grandes difficultés.
Le projet de loi est le fruit d’un consensus élaboré au sein d’un groupe de travail composé de représentants des autorités judiciaires, des ministères de la Justice, de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, de la Commission consultative des droits de l’Homme, de l’Ombudscomité pour les droits de l’enfant (ORK) et du médiateur.
Le ministre Felix Braz a expliqué les principaux aspects du projet qui précise le régime de protection de la jeunesse.
Le ministre Claude Meisch a ensuite présenté la récente évolution du Centre socio-éducatif de l’État (CSEE), qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. Les mineurs accueillis au centre y sont en effet placés par décision des autorités judiciaires, en application de la loi sur la protection de la jeunesse.
Lorsque le CSEE a été rattaché au ministère, en 2013, l’institution souffrait de surpopulation, de la cohabitation entre des jeunes qui présentaient des situations de détresse très différentes, d’un manque de personnel, d’infrastructures vieillissantes, de l’implantation problématique d’une structure fermée sur le site de l’internat… « Nous avons fait de gros efforts au niveau conceptuel, infrastructurel et en ce qui concerne le personnel » a constaté Claude Meisch.
Un concept pédagogique
La loi sur le Centre socio-éducatif de l’État, entrée en vigueur en 2017, a permis au centre de se doter d’un concept pédagogique et d’assurer le fonctionnement de l’Unité de sécurité, qui accueille ses pensionnaires dans un cadre fermé. Le concept pédagogique prévoit ainsi un plan d’aide individuel pour que chaque pensionnaire, un accompagnement scolaire, la coopération avec les parents, tout comme la gestion quotidienne du centre et inclut l’Unité de sécurité. Sans oublier la réintégration sociale et l’accompagnement après le séjour, qui sont l’objectif final de tout séjour au le centre.
Pour répondre à la diversité des profils et des parcours des pensionnaires du CSEE, l’offre est diversifiée, allant des aides ambulatoires jusqu’à l’accueil intensif.
Pour assurer un travail centré sur les jeunes en détresse, qui promeut l’autonomie des mineurs accueillis, il convient également de repenser les infrastructures du CSEE. Pour l’instant, 82 pensionnaires y sont accueillis dans des internats centralisés: 59 garçons à Dreiborn et 23 filles à Schrassig. L’objectif est de créer des petites structures de vie de type familial, pour 6 à 8 jeunes à la fois.
Pour remédier au manque de personnel, un plan pluriannuel prévoit la création de 44,5 postes équivalant plein temps. 14 postes ont déjà été recrutés en 2017, 17 en 2018 et 13,5 postes sont annoncés pour 2019.
Des mesures de prévention
« La compétence du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse se situe aussi, voire avant tout, au niveau de la prévention » a insisté Claude Meisch. L’objectif est d’éviter les placements en amont. Lorsqu’une détresse est détectée, plusieurs dispositifs permettent une intervention rapide auprès des enfants et des familles concernées. Ainsi, une prise en charge ambulatoire peut être assurée par une structure ou un service financé par l’Office national de l’enfance (ONE). Au niveau national, les centres de compétences en psychopédagogie spécialisée - en particulier celui dédié au développement socio-émotionnel (troubles du comportement) - proposeront un diagnostic et une aide ponctuelle. Pour les cas d’extrême détresse, l’hébergement dans un centre psychothérapeutique, à l’image des Maisons d’enfants de l’État (MEE), peut aussi être envisagé.