Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté les résultats de l’étude PISA 2015, en collaboration avec l’Université du Luxembourg, le 6 décembre 2015.
Réalisée tous les trois ans par l'OCDE en collaboration avec les pays participant à l’étude, l’étude PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) évalue les compétences des élèves de 15 ans. Au total, 72 pays y ont participé. Au Luxembourg, 5.300 élèves (nés en 1999) de 44 écoles, à savoir tous les lycées et lycées techniques publics et privés ainsi que les écoles internationales, ont été testés dans le cadre d’une enquête exhaustive.
En sciences, le point fort de l’édition 2015 de l’étude, mais aussi en compréhension de l’écrit, le Grand-Duché se situe 10 points en dessous de la moyenne OCDE. En mathématiques, le pays colle de près à la moyenne de l’OCDE. Ces résultats sont constants depuis 2006.
PISA dresse le constat d’un système éducatif marqué par un écart important des performances entre les élèves issus d’un contexte socio-économique défavorisé, majoritairement issus de l’immigration et une population autochtone principalement issue d’un contexte socio-économique favorisé.
Les résultats des élèves avec ou sans contexte migratoire affichent une différence qui correspond environ à un an et demi de scolarisation. Il est à noter que cette différence a diminué au fil des études. Selon la définition donnée par PISA, un élève présente un contexte migratoire si ses deux parents sont nés à l’étranger, que l’enfant soit né au Luxembourg ou non. Est considéré comme élève sans contexte migratoire l’enfant né au Luxembourg dont un parent au moins y est également né.
En séparant les résultats des élèves avec ou sans contexte migratoire, il ressort même que chacune des deux catégories dépasse la moyenne de l’OCDE dans la catégorie correspondante. En les additionnant, le résultat total glisse par contre sous la moyenne. Cela est dû au taux particulièrement élevé d’élèves avec contexte migratoire au Luxembourg : ils étaient 49 % en 2015, contre 30 % en 2003.
« Cette étude ne nous apprend rien de nouveau », a lancé le ministre Claude Meisch. PISA 2015 ne donne pas plus d’informations que les études précédentes sur ce qui fonctionne ou non dans le système éducatif. De plus, elle ne prend pas en compte le changement de la population scolaire au fil des ans. À quoi bon comparer les champions de PISA, la Finlande ou le Japon, qui n’affichent respectivement que 4 % et 1 % d’élèves avec contexte migratoire en 2015, avec le Luxembourg et ses 49 % ? Que vaut finalement ce classement international, en l’absence de pays vraiment comparable ?
Le ministre a remis en question la pertinence de la participation du Luxembourg à ce test de l’OCDE. « Il faudrait peut-être trouver d’autres régions ou agglomérations avec des situations proches de la nôtre », a avancé Claude Meisch. Des discussions seront menées avec l’OCDE pour adapter le test et discuter de la périodicité.
Depuis quinze ans, le Luxembourg s’est doté d’infrastructures pour réaliser un excellent monitoring des élèves luxembourgeois, plus flexible, plus rapide et réactif par rapport aux réalités du pays. Les études nationales – Bildungsbericht, épreuves standardisées, travaux du Luxembourg Center for Educational Testing … – permettent d’être plus nuancé dans l’analyse que PISA.