Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté le 15 mai 2020 les modalités organisationnelles de la reprise des activités au cycle 1 de l’enseignement fondamental, dans les crèches ainsi que dans les centres de compétences en psychopédagogie spécialisée. Il a également donné des précisions concernant les mesures barrières spécifiques adaptées à l’âge des jeunes enfants et aux particularités des élèves à besoins spécifiques.
Une reprise pour tous les élèves
« Il nous a tenu à cœur de préparer la reprise et la clôture de l’année scolaire pour tous les élèves, sans oublier les plus jeunes et les plus fragiles, même si les défis dans ces secteurs sont énormes », s’est réjoui Claude Meisch. Chaque enfant va pouvoir renouer avec les apprentissages et sa vie sociale, dans un cadre assurant la protection sanitaire de tous.
Pour protéger toute la communauté éducative et limiter la propagation du Covid-19, le temps et l’espace seront organisés différemment et de strictes mesures barrières mises en place. Ces mesures sont déclinées en fonction du profil des enfants : jeunes enfants à la crèche, jeunes enfants au cycle 1 et élèves à besoins spécifiques, en accord avec les autorités sanitaires.
« Nous préparons cette reprise depuis des semaines avec tous les acteurs : personnel enseignant et éducatif, directions de l’enseignement fondamental, gestionnaires de crèches, autorités communales, parents. Nous sommes confiants que nous réussirons à recréer les conditions de l’épanouissement et du bien-être des enfants, en dépit des circonstances », a noté le ministre.
De larges consultations
« Les plus jeunes élèves ont-ils vraiment besoin de retourner à l’école ? », voilà une question, justifiée, qui revient souvent. Le ministère a mené de larges consultations avec des experts scientifiques, des enseignants, des parents, les syndicats, la représentation nationale des parents … avant de prendre la décision de maintenir l’obligation scolaire pour les enfants à partir de 4 ans, en mettant en place toutes les mesures de sécurité nécessaires. La fréquentation de l’éducation précoce reste facultative.
Les enfants moins touchés et moins contagieux
Les études récentes ont montré que les enfants sont peu touchés par le Covid-19 et que les écoles, crèches et maisons relais ne jouent pas un grand rôle dans la propagation de ce virus. Par contre, les effets de l’isolement à domicile peuvent se révéler négatifs dans la petite enfance.
« Pour les jeunes enfants, le risque sanitaire est limité par rapport aux risques liés à l’absence de scolarisation pendant six mois » a affirmé le ministre. Les années passées au cycle 1 sont en effet essentielles au développement cognitif, émotionnel et social des enfants. Un éloignement prolongé de l’école n’est pas sans risques pour la socialisation, le développement du langage, la familiarisation avec les langues d’intégration et de scolarisation et, pour les plus grands, la transition vers le cycle 2.
Les efforts du ministère ont tendu à créer un cadre en classe qui protège au mieux les élèves et le personnel, tout en assurant aux jeunes enfants des conditions adaptées à leur âge et favorables à leur développement.
Le port du masque déconseillé avant six ans
Toute la nouvelle organisation vise à réduire le nombre de personnes avec lesquelles les enfants entrent en contact, ce qui permettra d’assouplir les gestes barrière difficilement imposables aux enfants de cette tranche d’âge. Cela concerne entre autres le port du masque, interdit pour les moins de deux ans et déconseillé jusqu’à six ans, et la distance interpersonnelle de 2 mètres, difficile à respecter avec les plus jeunes.
Un riche matériel pédagogique avec de nombreux exemples de bonnes pratiques a été développé pour permettre aux enseignants et aux éducateurs de bien préparer cette période post-confinement avec les enfants.
Les activités en plein air, dans la nature ou dans les cours de récréation, sont notamment à privilégier de façon quotidienne.
De petits groupes dans les crèches
Le 25 mai, les plus jeunes enfants retrouveront leurs petits camarades, leurs éducateurs et un environnement pédagogique conçu pour répondre à leurs besoins dans les crèches. Dans ces structures d’éducation et d’accueil, qu’elles soient conventionnées ou commerciales, prévaut globalement la même organisation, basée sur des groupes restreints (5 enfants maximum), protégés des contacts avec des personnes extérieures au groupe.
Pour les enfants de moins de 4 ans, les parents ont le choix soit de bénéficier d’un congé pour raisons familiales, soit de le confier à une structure d’accueil. Le congé peut aussi être revendiqué pour une phase d’acclimatation à la crèche, même fractionné heure par heure.
Toutes ces mesures s’appliquent jusqu’au 15 juillet.
Respecter le droit à l’éducation pour les élèves à besoins spécifiques
Un grand défi est aussi la réouverture des classes des centres de compétences aux élèves à besoins spécifiques le 25 mai prochain. « Nous tenons à assurer à ces élèves le droit à l’éducation et à un encadrement adapté et hautement spécialisé » a insisté Claude Meisch. Aussi parce que, pour ces enfants et leurs familles, l’apprentissage à distance pendant dix semaines s’est révélé particulièrement complexe.
Une offre éducative complète
Étant donné la petite taille des classes dans les Centres de compétences, le système en alternance n’est pas nécessaire et les élèves profiteront d’une offre éducative complète. En revanche, les ateliers spécifiques restent suspendus jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Les mesures barrières seront bien sûr adaptées aux besoins des élèves. Le port au masque est ainsi proscrit pour toute personne qui n’est pas capable de l'enlever elle-même (p.ex. élève handicapé), sauf si cette personne est sous surveillance directe permanente.
Un encadrement dans les Centres de compétences
Afin de ne pas mélanger les groupes d’enfants, les élèves fréquentant une classe d’un Centre de compétences ne pourront pas être accueillis dans une structure d’accueil. Cependant, l’horaire habituel des centres n’est pas modifié et les élèves seront encadrés pendant l’intégralité des plages d’ouverture usuelles. Au besoin, les parents pourront continuer à avoir recours au congé pour raisons familiales pour s’occuper de leur enfant au retour du Centre de compétences.
Une surveillance dès 7 heures dans la cour de l’école
Pour répondre aux besoins des parents qui travaillent, une surveillance sera prévue dans la cour de récréation de l’enceinte scolaire dès 7 heures pour les élèves des cycles 1 à 4 de l’enseignement fondamental. Cela vaudra aussi bien pour les élèves qui suivront les cours en classe que pour ceux qui se rendront à l’école pour les études surveillées, dans le respect des mesures de sécurité.