PISA 2012 : des progrès et des défis

Mardi 3 décembre à 11 heures, les résultats de PISA 2012 (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) ont été publiés dans tous les pays ayant participé à l’étude. La ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Mady Delvaux-Stehres, a présenté, avec l’Université du Luxembourg, les résultats pour le Grand-Duché.

PISA évalue les performances des élèves de 15 ans en mathématiques, lecture et sciences naturelles. Au Luxembourg, tous les élèves de 15 ans, soit 5 258 jeunes de tous les lycées et lycées techniques publics et privés ainsi que des écoles internationales, ont été soumis aux tests PISA au printemps 2012.

Tout en montrant, pour la première fois, une progression des performances, l’étude confirme les défis que doit relever l’école luxembourgeoise.

Des progrès en lecture et en sciences naturelles

Les résultats des élèves du Luxembourg ont augmenté en lecture et en sciences naturelles, tout en restant stables en mathématiques. Cette amélioration est d’autant plus encourageante que la diversité des élèves s’est encore considérablement accrue depuis 2003.

Cependant, les résultats demeurent légèrement en dessous de la moyenne de l’OCDE :

  • 490 points en mathématiques (moyenne de l’OCDE : 494),
  • 488 points en lecture (moyenne de l’OCDE : 496),
  • 491 points en sciences naturelles (moyenne de l’OCDE : 501).

Le poids pénalisant du statut socio-économique et de la langue parlée à la maison

Les élèves favorisés devancent leurs camarades défavorisés de 93 points en mathématiques,  94 en lecture, de 108 en sciences naturelles, soit l’équivalent de 2 années d’apprentissage. En comparaison internationale, il s’agit là d’un des plus grands écarts. Les performances des élèves varient également considérablement selon la première langue parlée à la maison : les élèves qui parlent le luxembourgeois ou l’allemand à la maison obtiennent des scores plus élevés que leurs camarades qui parlent le français (entre 25 et 39 points de différence), le portugais (entre 62 et 84 points) ou une langue des Balkans (entre 47 et 61).

En outre, PISA révèle la corrélation entre la langue parlée à la maison, le statut migratoire et le statut socio-économique, laquelle crée un désavantage cumulatif.

La gestion de l’hétérogénéité sociale et culturelle de ses élèves demeure le grand défi de l’école luxembourgeoise.

Élèves PROCI : toujours de l’avance

Confirmant le résultat des études PISA 2006 et 2009, les élèves des classes du « projet cycle inférieur - PROCI» de l’enseignement secondaire technique obtiennent de meilleurs scores que leurs camarades des classes traditionnelles (PROCI est  un projet pilote caractérisé par une définition des objectifs en termes de compétences, une équipe restreinte d’enseignants par classe, l’absence de redoublement en classes de 7e et 8e).

Mathématiques : grand écart entre filles et garçons

Les garçons devancent les filles de 25 points en mathématiques et de 15 points en sciences naturelles. En mathématiques, cette différence place le Luxembourg parmi les pays qui affichent les écarts les plus prononcés. En lecture, l’effet de genre continue à jouer en faveur des filles, mais avec un écart parmi les plus réduits dans la comparaison internationale.

 

Pistes d’action

Analysant les résultats de PISA 2012, le ministère et l’Université du Luxembourg identifient plusieurs axes d’action prioritaires:

  • adapter l’enseignement des langues à la réalité luxembourgeoise à l’école fondamentale et au lycée. Le projet de réforme du lycée prévoit déjà un enseignement des langues à plusieurs niveaux à l’enseignement secondaire technique ; la ministre a estimé qu’il fallait aller encore plus loin dans ce sens ;
  • réduire le retard scolaire. Le redoublement ne portant pas ses fruits, des mesures alternatives sont à mettre en place, ainsi que le propose le projet de réforme du lycée (tutorat, etc.) ;
  • orienter plus d’élèves dans les filières exigeantes, en évitant que les langues ne constituent un obstacle ;
  • adapter les pratiques pédagogiques, afin de dépasser l’effet de genre et les difficultés liées à la langue véhiculaire dans les matières non-linguistiques ;
  • repenser le recrutement, qui devrait s’ouvrir à des profils plus divers, en assouplissant les critères de langues, et  renouveler la formation des enseignants, à l’aune de l’hétérogénéité grandissante de la population scolaire du pays.

La ministre s’est réjouie des progrès réalisés, lesquels confirment qu’il est possible d’agir afin d’améliorer les compétences. Les meilleurs résultats des élèves PROCI pour la 3e étude consécutive en sont l’illustration.

 

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