Le 29 novembre 2023, le ministre de l’Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a invité la presse pour aborder les priorités des volets éducation, enfance et jeunesse du programme de coalition 2023/2028.
L’éducation est et reste un défi majeur sur lequel se construit l’avenir de nos enfants et de notre société. L’ambition de la politique éducative demeurera donc de rassembler tous les acteurs pour s’assurer, ensemble, que chaque enfant, chaque jeune et chaque adulte ait les meilleures chances dans son parcours, son développement personnel et son bien-être, pour réussir son intégration dans la société d’aujourd’hui et de demain.
« Adapter l’éducation à l’évolution de la société est un défi permanent. Pour y répondre, nous avons avancé ensemble ces dernières années. Nous devons continuer sur cette voie afin d’adapter notre système éducatif au Luxembourg d’aujourd’hui », a souligné le ministre Claude Meisch.
Au cours des dix dernières années, beaucoup a été investi dans l’éducation au Luxembourg pour placer l’enfant au centre des préoccupations, tant dans l’éducation formelle que non formelle. Au cours des cinq prochaines années, l’ambition sera de rapprocher l’éducation formelle et non formelle, de les placer sur un pied d’égalité, et de développer la qualité, pareillement, dans les deux domaines. Afin de rendre les enfants et les jeunes plus forts, le gouvernement élargira, mettra en réseau et développera constamment notre paysage éducatif au cours des cinq prochaines années.
- Une politique éducative accompagnée scientifiquement
Afin d’adapter davantage le système éducatif aux différentes évolutions du Luxembourg, il est important d’évaluer régulièrement les projets et initiatives existants et d’accompagner scientifiquement les nouvelles réformes ou les projets pilotes dès le début. Le monitoring du système éducatif, dans le but de prendre des décisions politiques éclairées, fondées sur la recherche et des faits scientifiques, est la pierre angulaire d’un paysage éducatif moderne.
- Une politique éducative en dialogue avec tous les acteurs
Le système éducatif du 21e siècle repose sur la coopération entre de nombreux acteurs. Afin d’offrir à chaque enfant les meilleures opportunités de développement scolaire et personnel, tous les partenaires éducatifs doivent collaborer. Les échanges réguliers avec tous les acteurs des domaines de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, ainsi qu’un dialogue structuré sur des sujets ciblés, se poursuivent afin que la politique éducative repose sur un large consensus.
Un bon départ dans le parcours éducatif
Les jeunes enfants devraient déjà pouvoir bénéficier d’une offre d’éducation et d’accueil de qualité. C’est extrêmement important pour leurs chances futures. C’est pourquoi l’investissement dans la qualité des crèches sera poursuivi, surtout en améliorant progressivement le ratio d’encadrement des structures d’accueil. En même temps, la formation du personnel et le contrôle de la qualité dans les structures seront élargis et des concepts d’encadrements innovants seront encouragés.
Lorsque les enfants entrent dans l’enseignement fondamental, ils se trouvent dans une phase décisive de leur développement. Le gouvernement veillera donc non seulement à ce que chaque enfant puisse obtenir une place en classe de précoce, mais également à ce qu’il soit accompagné de manière optimale tout au long du cycle 1. À cette fin sera introduite au cycle 1.1 et 1.2 la présence d’un deuxième intervenant, à l’image du précoce. Ce deuxième intervenant travaillera en collaboration étroite avec l’enseignant pour adapter l’enseignement aux besoins de l’enfant et que celui-ci bénéficie des meilleures chances pour démarrer son parcours scolaire.
Bien démarrer son parcours scolaire, c’est aussi avoir la possibilité d’être alphabétisé dans la langue dans laquelle on se sent à l’aise. Le projet pilote d’alphabétisation au choix en français sera poursuivi et évalué scientifiquement, et les enseignants continueront à être formés dans tout le pays en vue d’une généralisation progressive, au niveau national, à partir de l’année scolaire 2026/27.
Il n’est pas seulement important pour les jeunes enfants que l’éducation formelle et non formelle travaillent main dans la main. En collaboration avec les communes, le gouvernement veillera à ce que chaque enfant ait droit à une offre éducative à temps plein à partir de 2030.
Des programmes et des contenus modernes à l’école
Adapter l’école aux exigences de la société est l’objectif du nouveau plan d’études de l’enseignement fondamental, pour lequel un vaste processus de consultation de tous les acteurs été lancé en 2022, afin d’ancrer plus solidement les compétences du 21e siècle dans les programmes. Le projet d’un nouveau plan d’études pour le fondamental sera poursuivi par le nouveau gouvernement et mis en œuvre à partir de l’année scolaire 2026/27, afin de développer davantage des compétences aussi diverses que la créativité, la collaboration, la pensée critique, mais aussi notre multilinguisme et le numérique.
Comme dans l’enseignement fondamental, une large consultation sur la modernisation des programmes scolaires sera également lancée dans l’enseignement secondaire. Les méthodes d’enseignement telles que l’enseignement par projet sont encouragées et des sujets d’actualité tels que la numérisation, le développement durable, mais aussi, par exemple, l’éducation financière ou une alimentation saine seront consolidés dans les programmes.
Revalorisation de la formation professionnelle, avec une offre plus large et plus moderne
Afin de valoriser l’artisanat, les enfants doivent dès leur plus jeune âge pouvoir découvrir la diversité des métiers dès leurs premiers pas dans l’enseignement fondamental, au lycée, mais aussi dans l’éducation non formelle. Ce n’est qu’ainsi qu’ils seront prêts à aborder leurs parcours éducatif et professionnel futurs dans les meilleures conditions possibles.
Dans la formation professionnelle, l’enseignement continuera également à être modernisé et dynamisé, en termes de contenus et d’offres linguistiques, mais aussi grâce à l’introduction de nouveaux parcours qualifiants, comme la 1re DAP, qui fournit la possibilité aux élèves de l’enseignement secondaire classique et général de faire également un apprentissage.
Afin de rapprocher certaines formations des élèves, l’École d’hôtellerie et de tourisme disposera d’un deuxième site dans le Sud du pays. L’offre du Lycée privé Emile Metz dans le Sud du pays sera pour sa part étendue. Par ailleurs, deux autres Centres nationaux de formation professionnelle continue (CNFPC) sont prévus.
Le gouvernement, en collaboration avec les chambres professionnelles, mettra en place une « Formation professionnelle supérieure » pour proposer aux jeunes une formation continue même après le Diplôme d’aptitude professionnelle (DAP) et le Diplôme de technicien (DT).
Une offre linguistique qui prend en compte la diversité de la population scolaire
- Écoles publiques internationales
Chaque année, de nombreux enfants qui ont commencé leur scolarité dans un autre pays rejoignent l’école publique luxembourgeoise. Afin de répondre à cette forte demande, trois nouvelles écoles publiques européennes ouvriront leurs portes dans les années à venir. En même temps, il sera constamment analysé comment l’enseignement se développe dans ces écoles et quelles sont les expériences avec une population scolaire hétérogène dans le système international. Les écoles publiques qui suivent le programme national et celles qui suivent le programme européen doivent pouvoir apprendre les unes des autres afin d’offrir aux élèves l’enseignement dont ils ont besoin.
- Flexibilité des langues dans le système national
Tout comme le projet d’alphabétisation au choix en français dans l’enseignement fondamental tente de relever le défi d’un enseignement des langues adapté à l’évolution de la population, les élèves devraient également avoir plus de choix en matière de langues au lycée. C’est pourquoi, en collaboration avec tous les partenaires, un concept global pour un enseignement des langues plus flexible dans l’enseignement secondaire sera élaboré.
Un système éducatif qui prend soin des enfants et des jeunes
L’inclusion scolaire est et reste l’une des priorités majeures. Ainsi, les Équipes de soutien pour enfants à besoins éducatifs spécifiques (ESEB) seront encore renforcées et davantage de personnel spécialisé sera embauché pour accompagner de manière compétente les enfants ayant des besoins spécifiques. Ces enfants devront également avoir un accès illimité à l’offre éducative non formelle. C’est pourquoi les efforts d’inclusion seront aussi renforcés dans ce domaine.
En parallèle, le réseau d’antennes régionales des centres de compétences en psychopédagogie spécialisée sera étendu, afin que chaque enfant puisse profiter de leur offre, peu importe où il habite. Chaque enfant et jeune a droit au meilleur développement possible et son entourage doit le soutenir.
Et si les parents ont besoin de conseils et d’aide, ils doivent pouvoir bénéficier d’une Aide à l’enfance et à la famille moderne. Il est donc important que les mesures, principalement les offres préventives ambulatoires, soient élargies et deviennent également plus accessibles. Le lien avec l’école, où les enfants et les jeunes se rencontrent chaque jour, est également un point central, afin que l’aide puisse parvenir rapidement là où elle est nécessaire.
Les travaux sur le projet de loi sur la protection de la jeunesse se poursuivront et seront mis en œuvre le plus rapidement possible.
La lutte contre le décrochage scolaire est également une priorité majeure de cette législature. Le réseau des Centres d’insertion socio-professionnelle (CISP) sera élargi afin d’accompagner les élèves à risque de décrochage scolaire jusqu’à l’obtention d’un diplôme. Parallèlement, une offre scolaire spécifique est créée pour les lycéens présentant des troubles du comportement.
Promouvoir le bien-être pour rendre les enfants et les jeunes plus forts
Tous ceux qui fréquentent le système éducatif doivent s’y sentir bien et protégés, et y recevoir une aide directe et rapidement accessible en cas de problèmes. Ainsi, les équipes psychosociales des lycées seront renforcées, tout comme la coopération avec les professionnels du secteur non formel. Ceux qui travaillent avec des enfants et des jeunes doivent être en mesure de suivre des formations pour reconnaître les problèmes psychiques et prodiguer les premiers soins aux personnes touchées. La lutte contre le harcèlement est notre tâche à tous. C’est pourquoi un programme national anti mobbing sera mis en œuvre dans cette législature.
Les jeunes doivent également trouver des opportunités attractives en dehors de l’école pour organiser leur temps libre et s’épanouir davantage au contact d’autres jeunes dans une bonne ambiance. Ainsi, le réseau des maisons des jeunes est élargi en coopération avec les communes et des offres complémentaires sont créées, comme le centre pédagogique « Vivre les langues », où les enfants et les jeunes peuvent découvrir de manière ludique la richesse des langues et des cultures.
Pour les jeunes qui ne peuvent plus vivre chez eux en raison d’un environnement familial difficile, des efforts seront faits pour créer suffisamment de logements où ils bénéficient d’un encadrement professionnel.
Un développement continu du système grâce aux projets pilotes
De nombreuses réformes importantes dans le domaine de l’éducation ont débuté par des projets pilotes. Il s’agit d’un cadre permettant de tester, d’évaluer et de développer davantage des concepts innovants. Les projets pilotes existants, tels que l’alphabétisation au choix en français, seront poursuivis, évalués et éventuellement généralisés. De nouveaux projets pilotes seront lancés.
Ainsi, en plus de l’évaluation des Directions régionales de l’enseignement fondamental, le gouvernement lancera également un projet pilote instaurant une direction locale dans une école fondamentale.
Aussi, les différents aspects de la loi de 2009 sur l’enseignement fondamental seront évalués et éventuellement adaptés. Parallèlement, le système d’évaluation et de promotion dans les classes inférieures de l’enseignement secondaire général sera examiné.
Pour les classes supérieures de l’enseignement secondaire classique, un nouveau concept d’organisation est élaboré en collaboration avec les partenaires scolaires. Ce concept, qui sera testé dans des lycées pilotes, devra offrir aux élèves plus de choix entre les matières et ainsi remplacer les sections.