Les écoles européennes publiques diminuent les inégalités au sein du système scolaire luxembourgeois

Lors d’une conférence de presse le 7 juillet 2023, Prof Dr Antoine Fischbach, vice-doyen de la Faculté des sciences humaines, des sciences de l’éducation et des sciences sociales de l’Université du Luxembourg, Dr Thomas Lenz, chercheur et manager au Luxembourg Center for Educational Testing (LUCET), et Dr Sonja Ugen, directrice ff. du LUCET, ont présenté les résultats préliminaires d’une étude sur les écoles européennes publiques, en présence du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch.

Avec la mise en place de six écoles européennes publiques au cours des sept dernières années, le gouvernement a fait un pas décisif dans l’adaptation du paysage scolaire à la diversité de sa population. La création de « différentes écoles pour des élèves différents » répond à la diversité socio-économique, culturelle et linguistique des élèves de l’école luxembourgeoise. Avec une approche d’apprentissage des langues plus flexible, les écoles européennes publiques offrent des chances de réussite plus équitables à la population scolaire très hétérogène, sachant que le profil linguistique est un facteur important du succès scolaire.

« Même si l’étude se base sur un nombre encore relativement faible d’élèves, les résultats sont plus qu’encourageants. Face à un paysage scolaire de plus en plus diversifié, ils mettent en évidence la nécessité d’une orientation ciblée pour tous, afin que chaque élève puisse bénéficier d’un modèle scolaire adapté à son profil et ses besoins », a souligné le ministre Claude Meisch.

Trois constats majeurs  

La composition de la population d’élèves des écoles européennes publiques diffère de celle des écoles qui suivent les programmes nationaux. D’un côté, l’origine socio-économique des élèves qui fréquentent les écoles européennes publiques est généralement plus favorable. De l’autre côté, les élèves primo-arrivants sont surreprésentés dans les écoles européennes publiques. Les langues maternelles des élèves du système européen sont majoritairement le français et l’anglais, avec une forte sous-représentation du luxembourgeois et du portugais qui, eux, prédominent dans le système national.

L’analyse du parcours scolaire des élèves des écoles publiques européennes, qui bénéficient d’un enseignement flexible des langues, présente également un intérêt particulier. Les élèves du système européen ont moins de retard scolaire que les élèves du système national. Ils sont également moins enclins à changer de voie et suivent donc un parcours plus linéaire.

Enfin, l’étude montre que les élèves des écoles européennes publiques obtiennent de meilleurs résultats en compétences mathématiques lors des épreuves standardisées (EpStan). Ce constat reste valable si l’on ne considère que les élèves socioéconomiquement défavorisés. Il confirme ainsi l’avantage pour les élèves d’apprendre une matière dans une langue qu’ils maîtrisent bien.

Les recommandations de l’Université du Luxembourg

Sur la base des constats de l’étude, l’Université du Luxembourg dresse les recommandations suivantes pour la politique éducative au Grand-Duché :

  • diversifier de manière ciblée la composition de la population scolaire des écoles européennes publiques, par exemple en encourageant ces écoles à cibler plus efficacement les groupes d’élèves considérés comme défavorisés sur le plan scolaire ;
  • améliorer la connaissance globale des écoles européennes publiques par les enseignants et les parents (caractéristiques, similitudes et différences des offres scolaires nationales et européennes…) afin de permettre aux parents de prendre une décision éclairée quant au parcours de leur enfant ;
  • introduire certaines caractéristiques des écoles européennes publiques dans les écoles qui suivent les programmes nationaux (par exemple élargir l’offre linguistique à la lumière du projet pilote d’alphabétisation en français actuellement en cours).

Les recommandations de l’Université du Luxembourg confirment la pertinence des efforts du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et encouragent celui-ci à développer davantage l’offre scolaire et à généraliser l’alphabétisation facultative en français.

Le rapport de l’étude peut être téléchargé sous https://orbilu.uni.lu/handle/10993/55481. Il fournit la base scientifique pour planifier le développement du système luxembourgeois éducatif pour les années à venir

Premiers bacheliers de l’École Internationale de Differdange et d’Esch-sur-Alzette (EIDE) : un taux de réussite de 98,6 %

En cette fin d’année scolaire 2022-2023, les premiers élèves de l’École Internationale de Differdange et d’Esch-sur-Alzette (EIDE) obtiennent le Baccalauréat européen.

L’EIDE a ouvert ses portes en septembre 2016 dans le cadre des efforts de diversification de l’offre scolaire, en vue de mieux répondre aux besoins de la population scolaire. Les programmes et les épreuves du baccalauréat européen sont les mêmes dans toutes les écoles européennes.

  • 69 élèves de l’EIDE se sont présentés aux épreuves du Bac européen en juin 2023.
  • 68 élèves, soit 98,6 % ont réussi, dont 35 filles et 33 jeunes garçons.
  • 27 de ces élèves ont suivi la section anglophone, 41 la section francophone.

Des 69 élèves qui se sont présentés aux épreuves,

  • 4 ont commencé leur parcours en classe ACCU ;
  • 41 ont suivi leur parcours d’enseignement secondaire entier à l’EIDE, c.-à-d. qu’ils ont commencé en S1 en 2016-2017 ;
  • 10 élèves ont rejoint l’EIDE en S2 ; 5 en S3 ; 3 en S4 ; 2 en S5 et 4 en S6.

La note finale se compose pour 50 % de la note de l’année, pour 35 % des notes de l’examen écrit et pour 15 % des notes de l’examen oral.

Le taux de réussite de 98,6 % permet de dresser un premier bilan très positif de l’offre scolaire internationale publique qui est sans doute l’innovation la plus importante de ces dernières décennies en matière de politique éducative.

 

Lors de la conférence de presse du 7 juillet 2023 : Dr Thomas Lenz, chercheur et manager au Luxembourg Center for Educational Testing (LUCET) ; Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse ; Dr Sonja Ugen, directrice ff. du LUCET ; Prof Dr Antoine Fischbach, vice-doyen de la Faculté des sciences humaines, des sciences de l’éducation et des sciences sociales de l’Université du Luxembourg

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