Le 6 février 2020, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a donné le coup d’envoi de la nouvelle initiative : « einfach digital – Zukunftskompetenze fir staark Kanner », qui se décline en une série de mesures destinées à renforcer les compétences du 21e siècle.
En effet, le monde de demain sera encore plus digital qu’aujourd’hui et l’école doit préparer les jeunes à leur future vie professionnelle, mais tout autant à leur vie de citoyen, d’être humain. Elle doit donc leur transmettre des compétences digitales, mais aussi des compétences proprement humaines, à savoir :
- la pensée critique (kritescht Denken) ;
- la créativité (Kréativitéit) ;
- la communication (Kommunikatioun) ;
- la collaboration (Kooperatioun) ;
- le coding (Kodéieren).
Ces 5 K (ou 5 C) orientent les priorités de la politique éducative en matière de digitalisation. Une politique qui se place sous la devise « einfach digital » (digital, tout simplement) : apprendre la langue digitale n’est pas compliqué, cela peut se faire dès l’école fondamentale, grâce au jeu et à la stimulation intellectuelle ; en même temps c’est une évidence que le futur sera digital et qu’on ne pourra y échapper. « Demain il y aura deux groupes de personnes : ceux qui programment et ceux qui risquent d’être programmés ; nous voulons que nos élèves appartiennent au premier », a souligné le ministre.
L’introduction du coding à l’école est l’un des projets phare mis en œuvre dès 2020. Apprendre le coding, c’est comprendre comment „réfléchissent“ les machines et comment elles réagissent à nos actions. C’est aussi apprendre à les programmer, donc à communiquer avec elles. Actuellement testé dans des école fondamentales pilotes, le coding sera généralisé à toutes les classes du cycle 4 à partir de septembre 2020 dans le cours de mathématiques ; puis il fera son apparition dans les cycles 1 à 3, de manière transversale, dans les différentes branches scolaires. Au lycée, à partir de septembre 2021, un nouveau cours, Computer Sciences, intégrera la grille horaire de toutes les classes inférieures à l’enseignement secondaire général comme classique. L’occasion de susciter l’envie de s’orienter vers l’économie digitale, secteur fortement créateur d’emplois.
Le coding n’est qu’un élément d’un cadre plus vaste, décrit dans le Guide de référence pour l’éducation aux et par les médias ou Medienkompass. Celui-ci offre aux enseignants un outil pratique, destiné à les aider à sensibiliser et former les jeunes à l’usage des médias, dans une approche transversale, concernant toutes les branches.
Enfin dans les semaines à venir la campagne « Les écrans en famille – Gérer, éduquer et accompagner » s’adressera plus particulièrement aux parents. Encourager la connaissance et l’expérimentation du digital ne signifie certainement pas ignorer les risques de dépendance, d’isolement, de manque de sommeil qui guettent nos enfants. Le ministre a appelé à moins d’outils digitaux dans les chambres à coucher et davantage dans les salles de classe.
Enfin, inspiré par Erik Brynjolfsson, directeur de Initiative on the Digital Economy, le ministre a conclu sur l’importance de concentrer nos efforts sur ce dont les machines sont incapables : la créativité et l’esprit d’équipe, tout en enseignant aux êtres humains à maitriser les nouvelles technologies. La formation humaniste reste plus nécessaire que jamais.