Le 11 décembre 2015, s’est tenue la première conférence nationale (Bildungssommet) sur le maintien scolaire avec l’ensemble des partenaires concernés. En effet, après le symposium européen « Staying on track : lutter contre le décrochage et promouvoir la réussite scolaire » organisé dans le cadre de la Présidence luxembourgeoise en juillet 2015, le ministre a voulu revenir sur le décrochage scolaire au Grand-Duché ; pour ce faire, il a invité à une session de travail commune des représentants de toutes les parties concernées :
- parents ;
- enseignants ;
- monde politique ;
- chambres professionnelles ;
- directions des lycées ;
- inspectorat de l’enseignement fondamental ;
- Université du Luxembourg ;
- départements du ministère.
Dans son allocution de bienvenue, le ministre a rappelé la stratégie Europe 2020 de ramener le taux d’abandon scolaire à moins de 10 %, les résultats de l’étude sur les « NEET - not in employment, education or training » et l’engagement pris lors des rencontres avec les syndicats luxembourgeois d’une réflexion approfondie sur la réussite scolaire et les mesures de remédiation.
Croire que l’éducation a le monopole pour endiguer le phénomène du décrochage scolaire et équilibrer les mesures du maintien scolaire, c’est faire fausse route. Que toutes les parties prenantes de la société s’engagent ensemble, c’est la clé pour trouver les solutions au maintien scolaire, lequel est devenu un projet de société.
Le ministre a exprimé la volonté de poursuivre et de soutenir toutes les démarches qui pourront se traduire en lignes directrices durables, au-delà des alternances politiques.
Dans son exposé introductif, Romain Martin de l’Université du Luxembourg a esquissé le tableau du décrochage scolaire au Luxembourg et souligné l’effet cumulatif de plusieurs facteurs (milieu socio-économique, histoire migratoire, langues parlées à la maison) ; pour contrer cet effet, le redoublement comme seul moyen de remédiation ne peut suffire. Marc Barthelemy, professeur attaché au ministère, a décrit les facteurs intrinsèques au milieu scolaire; il s’est référé à François Dubet (discours d’ouverture, symposium « Staying on Track »), lequel fait du décrochage une affaire relevant aussi du monde du travail, lequel absorbait autrefois un bien plus grand nombre de non-diplômés. Le nombre élevé de ruptures de contrat d’apprentissage, générateur de décrochage, est un phénomène inquiétant auquel il faut également remédier.
Après ces deux présentations, les participants ont travaillé de façon dynamique (« Open Space) sur 6 pistes de réflexion basées sur les conclusions du symposium de juillet :
- concevoir l’école comme un tout ;
- mettre en place des transitions scolaires flexibles ;
- renforcer la formation des enseignants, particulièrement dans l’accompagnement de l’élève ;
- diversifier le profil des écoles ;
- coopérer avec les parents ;
- mettre en réseau les acteurs au niveau regional.
Cette méthode a encouragé les différents acteurs à coopérer, débattre, s’accorder et construire ainsi une confiance réciproque, indispensable à la lutte pour la maintien scolaire.
En cours de cette demi-journée de travail, le ministre a noté les possibilités de consensus autour des concepts clés avancés par les uns et les autres; ces échanges menés dans un esprit constructif et créatif méritent une réflexion sur les formes et plateformes de discussion à élaborer pour la suite afin de rapprocher les acteurs et leurs actions dans l’intérêt de l’élève.