Éducation précoce : un bilan positif

Lors d’une conférence de presse le 11 novembre 2015, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, et le responsable de l’unité de recherche INSIDE de l’Université du Luxembourg, Prof. Dr. Dieter Ferring, ont présenté les résultats et conclusions d’une étude d’évaluation sur l’éducation précoce au Luxembourg.

L’éducation précoce s’adresse aux enfants de trois ans. La fréquentation en est facultative. Le programme gouvernemental prévoit que soit dressé un bilan de l’éducation précoce. Les travaux d’évaluation ont été confiés à l’unité de recherche INSIDE de l’Université du Luxembourg. Les chercheurs ont recueilli l’avis de représentants de tous les partenaires concernés : personnel enseignant et éducatif, inspecteurs, parents et autorités communales.

Une offre facultative qui accueille plus de 63% des enfants de trois ans

En 2013-2014, 4286 enfants ont fréquenté l’éducation précoce, ce qui correspond à 63,5% de tous les enfants de 3 ans. 51% fréquentent l’éducation précoce pendant le maximum des plages horaires offertes (26 heures hebdomadaires).

La nationalité luxembourgeoise est la plus représentée, avec 56% des enfants. 21% des enfants sont de nationalité portugaise et 6 % de nationalité française. Seulement 38% des enfants inscrits à l’éducation précoce parlent le luxembourgeois comme première langue à la maison. 26% parlent le portugais et 15% le français comme première langue.

Les spécificités et points forts de l’éducation précoce confirmés

Les études confirment l’importance de l’éducation précoce. Les partenaires interrogés sont unanimes sur les points forts de cette offre pédagogique : les enfants y apprennent à devenir plus autonomes, à se socialiser avec leurs pairs, à développer leurs compétences en luxembourgeois et à s’adapter progressivement au rythme scolaire.

Sont également soulignés les grands principes au cœur de l’éducation précoce : l’approche holistique qui vise à la fois le développement cognitif, moteur, socio-affectif et langagier de l’enfant, et la satisfaction des besoins fondamentaux (repos, propreté, sécurité, …). L’intégration, en 2009, de l’éducation précoce dans le premier cycle de l’enseignement fondamental est vue comme une réelle plus-value. Les enfants de trois ans apprennent avec tous leurs sens, par le jeu. Ils découvrent, simulent et expérimentent en touchant, en écoutant, en sentant.

L’enfant au centre : des propositions d’amélioration

Mieux répondre aux besoins de stabilité des enfants de trois ans

La vie quotidienne des enfants est souvent marquée par des déplacements répétés entre famille, éducation précoce, crèche et maison relais. Ces trajets multiples entre les différentes structures et personnes de référence peuvent être vécus comme ruptures et causer fatigue et désorientation. La composition des classes de l’éducation précoce varie au cours de la semaine, mais aussi au cours de l’année scolaire, en fonction des plages d’inscription des enfants ou des admissions pendant l’année.

  • Pour offrir aux enfants un déroulement journalier qui respecte leurs besoins de calme et de repos, le ministère propose de limiter les transitions entre les différentes structures (p.ex. plages d’arrivée plus flexibles le matin, collaboration plus étroite entre l’éducation précoce et la maison, regroupement dans les mêmes infrastructures, …).
  • Le ministère analysera également les possibilités de limiter les changements dans la composition des classes (limitation des moments d’admission pendant l’année scolaire, …).

Promouvoir une approche flexible face au multilinguisme

Les acteurs interrogés confirment le rôle du luxembourgeois et la mission importante qui revient à l’éducation précoce dans le développement de celui-ci. Dans de nombreuses classes, une place est également donnée aux langues maternelles des enfants. Il s’avère toutefois qu’un nombre croissant d’enfants ne maitrisent pas leur langue maternelle.

  • Le ministère n’entend pas mettre en question l’importance du luxembourgeois. Étant donné l’importance de la langue maternelle (pour l’acquisition de toute autre langue et pour le développement socio-émotionnel), il encouragera le personnel enseignant et éducatif à respecter et à valoriser également celles-ci. Les parents seront également sensibilisés au rôle primordial qu’ils jouent dans le développement de la langue maternelle, et aux possibilités dont ils disposent pour le favoriser. Parallèlement, le développement langagier en allemand et en français sera promu davantage encore à l’éducation précoce et préscolaire, en assurant cohérence et continuité avec le projet d'éducation plurilingue que le ministère entend mettre en place dans les crèches.

 

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