La culture au service de la réussite : l’avenir d’une expérimentation

Mercredi 8 juillet 2015, le projet transfrontalier  « La culture au service de la réussite » s’est clôturé par une grande conférence à la Maison du Savoir à Esch-Belval, en présence du ministre Claude Meisch, du vice-président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Antony Caps, et du directeur académique des services de l’Éducation nationale de Meurthe-et-Moselle, Jean-Luc Strugareck. Ce moment a rassemblé quelque 400 personnes : délégués des pays membres de l’Union européenne, élèves, enseignants, éducateurs, artistes, créateurs, parents, etc. La conférence a eu lieu en ouverture du symposium « Staying on track : Lutter contre le décrochage et promouvoir la réussite scolaire » organisé les 9 et 10 juillet dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE.

Le projet « La culture au service de la réussite », soutenu par le programme européen Comenius regio, veut raccrocher les élèves en grande difficulté, leur redonner le goût d’apprendre, en les aidant à surmonter leurs blocages. Il s’appuie sur la méthode du nourrissage culturel du psychopédagogue Serge Boimare, complétée par des prolongements culturels: peinture, sculpture, écriture, etc., qu’encadrent des artistes.

Claude Meisch l’a rappelé : la lutte contre le décrochage scolaire est l’une des priorités de la présidence luxembourgeoise, le présent projet étant l’une des formes que ce combat sans relâche peut emprunter. Notre monde a changé ; aujourd’hui, il n’est plus possible pour un jeune d’entrer dans la vie professionnelle sans formation ni qualification. S’il n’y a pas de solution miracle, il existe des chemins innovants qui doivent être encouragés. La culture possède la force d’éveiller chez les jeunes des talents qu’ils ne soupçonnaient pas et de susciter leur confiance dans leur capacité à progresser.

Antony Caps a exprimé le soutien du Conseil départemental à un projet qui a su recourir à la culture comme éveilleuse de conscience, de compétences et source de plaisir ; il s’est réjoui du partenariat transfrontalier qu’il espère voir se prolonger.

Des vidéos, des tableaux vivants, des lectures, des récits ont témoigné du travail accompli par les élèves des écoles impliquées (Lycée Bel-Val, classe de cohabitation – Ediff Roeser/Rumelange, CNFPC d’Esch-sur-Alzette, Lycée du Nord, Kulturfabrik ; collège Claude Le Lorrain à Nancy, collège Albert Camus à Jarville), avec l’aide d’associations culturelles (Kulturfabrik, École des Musiques Actuelles de Nancy).

En visionnant le documentaire réalisé sur le projet par Clara Bouffartigue, le public a pu saisir toute la dimension de cette approche originale, détaillée ensuite par son inventeur, Serge Boimare (auteur de L’enfant et la peur d’apprendre, La peur d’enseigner).

Les évaluations du projet témoignent des effets très positifs de l’expérimentation en termes de transformation des comportements: gain en confiance, peur de l’écrit dépassée, relation à l’autre, à l’enseignant pacifié, apaisement des émotions, motivation accrue, etc.

Cette expérimentation a démontré qu’avec le nourrissage culturel, les élèves ont nettement augmenté leurs résultats scolaires.

Là où il y avait agitation, agressivité, stratégies de fuite, on constate en fin d’année plus d’écoute, d’attention, de respect des règles, un déblocage face aux apprentissages scolaires et une curiosité intellectuelle librement exprimée.

Afin d’assurer la continuité du projet et son élargissement, il est envisagé d’organiser une formation transfrontalière à partir  d’octobre 2015 autour d’un groupe de pratique et de réflexion sur le nourrissage culturel.

 

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